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The Sword of Kaigen

ISBN : 978-208046749-2
Catégorie : Aucune
Traduction : Emmanuel Chastellière
Auteur/Autrice : Wang, M.L.

Au sommet d’une montagne vivent les guerriers les plus puissants du monde, des surhommes capables de manier des lames de glace.
Depuis des centaines d’années, les combattants de la péninsule de Kusanagi tiennent les ennemis de l’Empire à distance, ce qui a valu à leur bout de terre gelé le nom d’Épée de Kaigen.
Lorsque les vents de la guerre commenceront à souffler, la famille Matsuda aura-t-elle la force de défendre les siens ? Ou ses membres s’entredéchireront-ils avant même que les vrais ennemis n’atteignent leurs côtes ?

Critique

Par Goldberry, le 28/04/2025

Après avoir longtemps fait parler de lui dans les cercles anglophones et attiré l’attention d’un certain nombre de lecteurs francophones qui l’ont souvent présenté comme une claque, The Sword of Kaigen a connu une arrivée en fanfare chez Calix. Et comme beaucoup de titres de ce label, Kaigen a pris d’assaut Instagram ou TikTok… Mais amateurs de fantasy épique, sachez que sous sa parure de fresque guerrière, le roman de M. L. Wang est avant tout un drame humain. Et une histoire sombre, adulte, loin de l’ambiance douce et colorée de sa couverture française. 
Dès les premières pages, il nous impose un univers dense. Le mont Takayubi abrite la famille Matsuda, pilier d’une société féodale où le sacrifice est érigé en valeur suprême. Misaki, ancienne combattante, a troqué son épée contre un rôle d’épouse obéissante. Mais l’arrivée de la guerre, combinée au retour de souvenirs enfouis, fait vaciller le fragile équilibre qu’elle s’est imposé.
Loin de se contenter d’incarner décor pittoresque, Kaigen fonctionne selon des règles sociales, politiques et magiques précises, que l’autrice installe parfois de façon bancale. Il faut bien une cinquantaine de pages pour entrer dans le vif du sujet. Cette mise en place lente donne au roman un rythme inégal, en particulier dans sa première moitié. C’est là, ou bien à travers un flashback entier en guise de chapitre 6, que l’on se dit que c’est justement un premier roman (qui plus est auto-édité au départ), avec les défauts qui vont avec.
Toutefois, on découvre sans attendre la page 300 le point fort de M.L. Wang : sa capacité à faire vivre ses personnages avec une intensité brute. Misaki, loin de tout archétype, incarne la fatigue, les renoncements et la colère sourde d’une femme broyée par les attentes sociales. Sa trajectoire intérieure constitue la véritable colonne vertébrale du roman, bien plus que l’intrigue militaire ou les remous de la situation politique de l’archipel. L’autrice excelle dans l’art de mettre en scène l’émotion sans verser dans le pathos, et donne à ses scènes de bataille, peu nombreuses, une dimension intime et tragique qui évite la gratuité. Derrière chaque affrontement, c’est l’humain qui vacille, pas seulement la chair.
Une fois venu le moment de souffler, avec un goût amer en bouche, on pourra aussi regretter que la fin, tout en concluant les arcs principaux, laisse de nombreuses portes ouvertes, ce qui créée une frustration d’autant plus vive qu’aucune suite n’est annoncée. The Sword of Kaigen n’est donc pas un roman sans défaut : rythme hésitant pendant un bon moment, structure parfois maladroite, conclusion un peu abrupte… Mais il sait compenser ces faiblesses par un vrai impact émotionnel et un regard à la sincérité désarmante sur ses personnages.
Une belle découverte. Et on comprendra qu’elle ait su toucher le cœur de nombreux lecteurs, avec ou sans claque.

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