Blood & Steel
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Série en cours chez Asian District, Blood & Steel compte, à l’heure de la rédaction de cette critique, 13 volumes dans sa version chinoise d’origine. Il s’agit de la saga d’une vengeance à l’encontre de l’école Wudang d’art martiaux, dont le passe-temps est de prouver qu’elle est la meilleure et pour cela fait le tour de leurs concurrents pour les englober, ou les anéantir en cas de refus. Evidemment ce sont des duels à mort, donc il ne reste généralement pas grand monde parmi les vaincus. Pourtant, le hasard aidant, certains éléments parviennent à échapper au massacre, et l’histoire s’intéresse à certains d’entre eux qui ont décidé de se venger de Wudang. A priori donc, on sent donc bien venir les inspirations des films d’actions hongkongais classiques. Et en effet, dès les premières pages, cette impression est confirmée. L’auteur nous sert l’apogée d’un combat comme introduction avant de faire un retour en arrière pour expliquer la situation. Rien de tel pour plonger le lecteur directement dans l’action, en sautant les explications laborieuses. Pour renforcer cette impression cinématographique, les plans sont très visuels, dynamiques, s’inspirant directement du cinéma : gros plans, plongées, des plans larges pour laisser place au paysage, et situer l’action… Pour finir, on a le droit en première page à la liste des contributeurs de l’œuvre, listant notamment un scénariste, des responsables artistiques, et même un producteur pour l’œuvre. Blood & Steel est donc réalisé par Unicorn Studio, dont le rédacteur en chef, Felix IP, a également été le réalisateur de la série en CGI Zentrix, et qui a été co-producteur pour TNMT (Teenage Mutant Ninja Turtle) et pour le film Astro Boy.
Le style graphique est assez particulier, à la fois précis et trait un peu grossier. Le rendu est agréable, et convient bien à un ouvrage d’action, où le lecteur aura plutôt envie de suivre frénétiquement les événements que s’attarder sur les détails des dessins. De plus, ce style rend très bien compte des scènes d’action, où ce dessin simplifié permet de suivre plus facilement les effets de mouvements ajoutés. Un détail qui pourra surprendre le lecteur au début, il est courant que l’action soit commentée, par une voix off, détaillant les réactions, les impressions des duellistes, ainsi que les coups spéciaux, ou des détails martiaux. Si cela montre une recherche de la part du studio et une réelle réflexion de leur part, il est vrai que les commentaires ont plutôt tendance à sortir de la « lecture ». Pourtant, ces commentaires sont intéressants et permettent de fournir plus de profondeur, et une facette plus sérieuse aux combats. De plus cela rappelle encore classiquement les films ou les séries d’action où un commentateur sportif décrivait systématiquement tous les coups.
Les personnages ne sont pas très développés, et si on comprend leurs motivations, elles ne sont pas non plus particulièrement élaborées au cours de l’histoire. Hormis les protagonistes, le studio présente régulièrement des personnages secondaires, dont on sent qu’ils sont surtout là pour faire avancer l’intrigue que pour avoir une vie propre. Donc finalement, l’impression qu’on retirera de chaque personnage correspond surtout à son apparence, sa manière de combattre, en bref, sa classe. Non pas que ce soit gênant pour ce type d’œuvre, cependant lorsque l’auteur veut développer le doute qui étreint Yan Heng, le héros, dans sa quête de vengeance, l’effet tombe un peu à plat, et celui-ci semble alors surtout un gamin perdu au milieu d’adultes forts et convaincus, ce qui n’était peut-être pas l’objectif.
En conclusion, Blood & Steel démarre très bien, est très cohérente, avec ces influences du cinéma classique fort agréables. Si le thème de la vengeance, bien que beaucoup exploité, me plaît toujours, car il est un déclencheur honnête et appréciable pour une quête, j’ai par contre des appréhensions lorsque l’œuvre tend à s’allonger. On a déjà vu des œuvres traîner, perdre leur chemin et leurs lecteur en même temps. La vengeance n’est pas un plat qui se mange trop froid. Mais pour le moment, pas d’inquiétude à avoir sur ces 6 premiers volumes, l’auteur en est encore à poser ses personnages principaux, avec une fluidité toute maîtrisée.