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Fate/Zero

Fate/Zero 1

Fate/Zero 1

Il y a de cela deux cents ans, trois familles ont décidé d'unir leurs pouvoirs pour atteindre l' « autre côté du monde ». Les Einzbern, Les Makiri et ...

Fate/Zero 2

Fate/Zero 2

La Guerre du Saint Graal... Une bataille royale ultime opposant sept magiciens au rang de Maîtres, avec à leurs côtés l'Esprit héroïque d'un combattan...

Fate/Zero 3

Fate/Zero 3

La violente confrontation ayant éclaté dans le quartier des entrepôts à Fuyuki se termine enfin pour Saber prise entre les coups de Lancer, forcé par ...

Fate/Zero 4

Fate/Zero 4

Après la confrontation du quartier des entrepôts, Kiritsugu accompagné de Maiya tente de se débarrasser du Maître de Lancer Kayneth en détruisant l'...

Fate/Zero 5

Fate/Zero 5

Saber, secondée par Lancer venu lui prêter main-forte, poursuit son combat sans merci contre Caster, mais ce dernier continue d'invoquer ses monstres ...

Fate/Zero 6

Fate/Zero 6

La confrontation entre Kiritsugu et Kayneth laisse derrière elle le château des Einzber en ruines... C’est à ce moment que Rider vient à la rencontre ...

Fate/Zero 7

Fate/Zero 7

Entre les servants ne désirant que concrétiser leurs idéaux, ceux ne vivant que pour satisfaire leurs désirs les plus vils et ceux n'ayant pour but qu...

Chronique

La licence Fate est née du studio japonais Type-Moon, connu plus particulièrement pour ses visual novel (un mélange entre roman et jeux vidéo). Le studio s’est déjà distingué en France avec Shingetsutan Tsukihime, dont l’adaptation en manga est publiée aux éditions Ki-Oon, et The Garden of Sinners, une série de sept films publiés par Kaze. Mais c’est surtout l’arrivée de Fate/Stay Night, probablement la production la plus reconnue de Type-Moon, en manga chez Pika en 2009, puis en anime chez Kaze en 2010, qui a largement contribué à la renommée du studio en France. Bien qu’il existe un nombre impressionnant d’œuvres sur la licence Fate (Apocrypha, Ataraxia, Extra, Extra CCC, colosseum …),  c’est l’adaptation du light novel Fate/Zero en série animée (licenciée par Kaze), en 2011, qui a relancé l’énorme intérêt pour son univers. Et c’est donc sa version manga, qui lui est antérieure au Japon (parue dès 2010), qui vient d’être publiée par Ototo.
Pour présenter rapidement l’univers de Fate, des magiciens (Masters), aidés de réincarnations de personnages héroïques (Servants), vont se livrer à un battle royal. Le dernier participant survivant aura alors accès au Saint Graal, qui pourra exaucer  un de ses vœux, ainsi que celui de son Servant. Régulièrement, cette guerre du Graal a lieu à nouveau.
Les amateurs de Fate/Stay Night ne seront pas perdus avec ce nouveau titre. En effet, Fate/Zero est une préquelle, nous éclairant sur les faits s’étant déroulés lors de la précédente guerre du Graal. Il est régulièrement fait mention de cette guerre dans Fate/Stay Night, notamment au travers de certains personnages et de leur relation. Il est donc très appréciable d’avoir cette vision éclairante, et une histoire très bien construite sur ce qui s’est réellement déroulé 10 ans auparavant. En parlant de scénario, Type-Moon a laissé les clefs à Gen Urobuchi, du célèbre studio Nitroplus, qui est notamment à l’origine des scénarios de Phantom : Requiem for a Phantom, Saya no Uta, ou de l’excellent Psycho-Pass. Il n’y a donc pas trop de craintes à se faire de ce côté-là, l’histoire tient très bien la route : elle est haletante, pleine de rebondissements, et se laisse dévorer avec stupeur et émerveillement. Il est intéressant de noter que là où les protagonistes de Fate/Stay Night étaient des adolescents, ceux de Fate/Zero sont des adultes, ce qui donne immédiatement un ton plus mûr et réfléchi, plus noir également, au récit. Le public visé est donc adulte ; le lecteur est ainsi plongé immédiatement dans une intrigue complexe où les machinations des protagonistes lui donne l’impression de suivre une partie d’échecs sont instantanées. De même, ne vous attendez pas du tout à un rip-off de FSN, le ton est donné très rapidement : oubliez toute histoire d’amour entre les Masters, l’un d’eux sera même d’emblée éliminé de la partie. Quant à la Saber chérie par Shirô Emiya, elle aura le droit à un silence immuable de la part de Kiritsugu. Il est également très intéressant de voir que les Servants ont une personnalité très développée dans cette histoire. Ainsi on verra plus souvent Saber que Kiritsugu, et ses discussions avec sa confidente Irisviel permettent de mieux cerner le personnage. De même, Rider et ses réflexions sur le monde sont particulièrement intéressante, et c’est clairement lui qui porte la culotte dans le couple Servant-Master.
Au dessin, Shinjirô, par ailleurs auteur de Taboo Tatoo (aux éditions Doki Doki), nous livre un très beau premier volume, plein de détails, d’ombrages très réussis. Les personnages sont également très expressifs, ce qui contribue pour beaucoup à l’immersion dans l’histoire. On aura ainsi le droit à de magnifiques plans, notamment lorsque Saber s’entraîne dans la forêt enneigée au début du tome.
Que dire de plus, si ce n’est qu’Ototo nous livre ce premier tome dans une superbe couverture en relief, mi-brillante mi-mate, une belle initiative très appréciable. Pour conclure, tous les amateurs de Fate/Stay Night ne devraient avoir aucun problème à se retrouver dans cette nouvelle série, qui leur apportera de nouvelles clefs et une nouvelle approche de la guerre du Graal. Mais Fate/Zero ne se limite pas qu’à eux, aussi est-il tout à fait possible de venir découvrir l’univers de Fate au travers de cette œuvre, qui peut s’apprécier de manière totalement indépendante.
S’il avait pu subsister quelques doutes quant à l’appartenance de la série au genre seinen (destiné aux adultes), ce troisième volume les balaie définitivement. Nous laissons de côté l’action du volume précédent pour nous intéresser de plus près à l’histoire de certains personnages, dont notamment le tout dernier couple maître/servant faisant son apparition : Caster et Ryûnosuke. Caster n’étant autre que Gilles de Rais, célèbre compagnon de Jeanne d’Arc, accusé et jugé pour le meurtre de nombreux enfants, et ayant été assimilé à Barbe Bleue dans la culture populaire. On pouvait se douter que son apport dans l’histoire ne serait pas anodin. En effet, le binôme de tueurs en série s’avère particulièrement sanglant et morbide, le tout assez bien détaillé et bénéficiant même d’illustrations en double pages. Soyez donc prévenus si vous comptez lire pendant le repas, voici un volume comparable à certains Berserk. Pour clôturer en beauté, l’auteur nous présente l’histoire de la famille Matô, et du maître de Berserker qui la représente, histoire assez glauque également. En bref, un tome très sombre, mais particulièrement intéressant car il nous présente des personnages qui jusqu’alors étaient restés en toile de fond, ainsi que leurs motivations et leurs attentes pour cette guerre du Graal.

De retour à l’histoire, après le petit intermède auprès de Caster du volume 3. Ce volume 4 relativement royaliste, nous ramène donc auprès de Gilgamesh, qui tente de corrompre Kirei, avec un certain succès. Sans oublier Iskandar, qui se fait aux joies des boutiques en ligne, au grand dam de Velvet, ainsi que Saber, dont la relation conflictuelle avec Tokiomi ne va pas en s’améliorant.

 Ce tome voit l’histoire démarrer pour de bon. On sent que la guerre du Graal a passé un point de non-retour, grâce aux agissements de Caster et de son maître. Ainsi, il n’est plus question de tâtonnements, de coups de sondes pour récupérer des informations sur les autres Masters. Le prêtre met la tête de Caster à un prix alléchant. Si le combat ne fait que débuter à la fin du volume, et promet d’être relativement long, au vu de la puissance de Caster, il est agréable de se voir avancer, avec la promesse de l’élimination d’un des concurrents. Autre point d’importance, l’entrevue entre Archer et Kirei, où l’on voit le potentiel d’évolution de ce dernier. En résumé, un volume intéressant, qui fait progresser le scénario, et sème des graines qui ne demandent qu’à pousser, le tout parfaitement desservi par le trait et la mise en scène de Shinjirô.

 

Aya Sakuraba

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