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Beauté

Désirs exaucés

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La Reine indécise

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Simples mortels

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Chronique

Dans un registre atypique, les trois albums nous narrant l’histoire de la dénommée Morue se posent là. Pour l'amateur pas forcément éclairé, on se dit en effet de prime abord qu'une bande dessinée publiée originellement dans Spirou ne peut pas se montrer si acide que ça. Et pourtant, Beauté l'est, et bien plus encore.
Croyant toucher du doigt son rêve en devenant la plus belle femme du monde — aux yeux des gens — une jeune fille peu gâtée par la nature va découvrir à ses dépens que la beauté justement ne fait pas tout en ce bas monde et va bien vite regretter son vœu.
Sur cette base simple et volontiers moralisatrice à première vue, les deux auteurs nous brossent un portrait subtil de femme (qui plus est évoluant dans le temps), mais sans oublier toute une galerie de personnages hauts en couleur (notamment féminins), tour à tour cocasses ou tragiques, à l'image de l'histoire dans laquelle ils évoluent tous. Mais, avant toute chose, ils sont simplement humains, avec tout ce que cela implique de tristes faiblesses. Au fil des trois albums, le récit n'hésite pas à se montrer parfois très dur, évoquant des questions bien sombres. Toutefois, les auteurs ne négligent jamais quelques séquences plus légères, voire attendrissantes, avec le risque bien sûr que le récit dans son ensemble ne supporte pas vraiment ces changements de ton successifs.
Par chance, il n'en est rien et l'histoire conserve jusqu'au bout son équilibre délicat, jusqu'à une conclusion aussi bien trouvée qu'apaisée. À ce sujet, les dessins du couple Kerascoët (Marie Pommepuy et Sébastien Cosset), que l'on avait déjà pu apprécier dans Jolies Ténèbres, font merveille ici. La rondeur du trait et son caractère indéniablement original (sans parler de cette mise en couleurs tout sauf criarde), rappelant parfois vaguement Sfar, réussissent à faire passer les pires horreurs sans les atténuer pour autant. Là encore, l'équilibre n'était assurément pas facile à trouver, mais c'est pourtant bien le cas.
Si le découpage s'avère plus classique, la narration n'en est pas moins parfaitement menée de tome en tome et une fois lancé, il est bien difficile de s'arrêter tant l'on s'attache au personnage de Morue tout en suivant d'un œil alerte toutes ces péripéties souvent joliment tordues.
Une bien belle réussite, qui allie donc fond et forme à travers un conte à la fois cruel et sardonique mais jamais dénué d'humanité. Comme tous les jolis contes.
À découvrir de toute urgence si ce n'est déjà fait !

Gillossen

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