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Le Bleu du ciel

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Chronique

Série complète en trois tomes, Le Bleu du ciel n’est pas une bande dessinée franco-belge classique mais plutôt un manga colorisé. On y retrouve donc les codes, les qualités et les défauts du manga.
A l’aube du 3ème millénaire, Lilith, une étrange vampire et son serviteur Tristan attendent la venue du Diable qui jugera l’humanité. L’action se passe principalement en 1997 avec des flashbacks permettant de présenter les personnages et d’expliquer leurs motivations. L’histoire, bien que naïve, est accompagnée d’une douce violence. On retrouve le maître très expérimenté à l’apparence jeune adulte suivi par son apprenti-enfant.
Kara est au scénario mais aussi au dessin et à la couleur. Il nous livre une œuvre cohérente avec un souci du détail, aux couvertures soignées. Le trait est fin et talentueux avec des effets spéciaux recherchés. L’arrière-plan est bien travaillé, peut-être trop. Si, dans un manga, l’effet apporte de la profondeur, ici, avec l’espace d’une grande page et la couleur, certaines planches apparaissent trop chargées. De même, de longs monologues parsèment les trois tomes avec une réflexion sur la conscience et la mort. La fluidité s’en trouve altérée et l’impression de lire de la pseudo-philosophie millénariste sur fond religieux, saupoudrée de métaphysique, est trop présente, surtout qu’il y a quelques répétitions.
Mais on se laisse porter par les graphismes. L’amateur de manga trouvera certaines planches très réussies. Le choix du design s’est orienté sur du steampunk féminin dans une atmosphère “vieux villages aux maisons de pierres et de bois”. Les démones ont de belles courbes contrairement aux personnages masculins, moins bien avantagés par le dessinateur. La dynamique des combats est vive.
Le scénario est intéressant avec un premier tome présentant les protagonistes et la quête. Dans la cité de Providence, Lilith accueille Lucifer qui doit juger l’humanité, mais certains démons convoitent le pouvoir. Le deuxième tome explore le passé de Lilith et de Jésus. L’histoire est revisitée à travers la relation qui les unit. En découvrant les derniers jours du Messie, on comprend les choix de Lilith et leurs conséquences sur les événements contemporains, mais aussi sur sa personnalité. Le troisième et dernier tome lève le voile sur les origines de Lucifer et conclut la série dans une belle confrontation. La mythologie du monde est originale, avec de bonnes idées comme le purgatoire ou le mythe de Lazare. Cependant, il manque un petit quelque chose pour faire de cette BD au style particulier un incontournable.
À qui s’adresse Le Bleu du ciel ? Aux amateurs de manga, d’une ambiance mystico-religieuse, de courbes féminines avantageuses ou d’une œuvre complète et travaillée.
Au final, Le Bleu du ciel permet de passer un agréable moment. Les personnages sont attachants, malgré un discours trop moralisateur. L’aspect graphique soigné plaira aux amateurs de manga même s’il est parfois chargé. L’ensemble mérite le détour pour son univers original.

Eolan

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