La Mission de l'ambassadeur
Il n’est pas toujours facile de suivre les traces de son père… Le jeune Lorkin, fils du haut seigneur Akkarin, en fait l’apprentissage. Bien déterminé...
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Lorkin vit désormais à Sanctuaire, où il s'efforce de comprendre la société des Traîtresses et le fonctionnement de leur magie unique.De son côté So...
Lorkin est envoyé avec les rebelles à Sachaka. La Reine lui a confié pour mission de conclure une alliance entre leurs deux peuples. Le jeune homme ...
Après une préquelle guère emballante - même si l'auteur n'avait pas démérité pour autant dans sa volonté de revisiter son univers - voilà que Trudi Canavan s'essaie maintenant à la suite.
Mais, après tout justement, pourquoi pas ? Finalement, Sonea et les autres personnages rencontrés au cours de sa première trilogie demeurent les plus attachants et/ou charismatiques croisés dans l'œuvre de l'auteur. La perspective de les retrouver semblait augurer d'un bon moment, d'autant que les éditions françaises des romans de Canavan sont toujours aussi soignées de la part de Bragelonne, ce qui est toujours un bon point avant de se glisser dans son fauteuil.
Mais soyons clair, si après lecture, le verdict est globalement positif, on ne peut s'empêcher de tiquer. Les personnages constituent en tout cas l'un des points forts du premier tome, car ses retrouvailles sont réussies. Le passage du temps (vingt ans) est tangible et l'évolution de ces figures du passé réaliste. On croit à leur parcours, à leur vie, tout simplement. L'auteur mise ici davantage sur les relations entre différents protagonistes et les sous-intrigues que sur la pyrotechnie tendance épique. Cependant, l'ambiance n'est pas plus lourde ou plus "mature" pour autant. On retrouve le ton habituel de Canavan. Et si Lorkin n'est pas Sonea (il n'est pas aussi "présent" non plus que l'héroïne de la première trilogie), nous n'en sommes finalement qu'au premier tome.
Et c'est bien là le véritable problème du roman, qui se présente donc comme une simple introduction, à l'image de sa conclusion, qui n'en a que le nom. Cela dit, problème est sans doute un terme un peu fort, car difficile de ne pas s'y attendre quand on aborde une trilogie ces derniers temps. Faut-il le passer sous silence pour autant ? Sans doute pas.
Plus gênant, la prédictibilité globale de l'intrigue, malgré quelques mystères savamment entretenus. Il est toujours agaçant d'avoir une ou deux longueurs d'avance sur les personnages, sans même avoir besoin de se creuser la tête pour cela. Toutefois, cette tendance s'atténue au fur et à mesure.
Au final, même si l'on sent bien que Trudi Canavan a conscience qu'il va falloir encore tenir deux tomes, difficile de la qualifier de pingre. Personnages et univers sont convaincants et c'est un plaisir de retrouver la saga du magicien noir, avec ses qualités... et ses défauts, toujours présents, même si l'auteur semble avoir repris du poil de la bête par rapport à ces précédents romans.
Une dernière chose, cruciale là encore : le premier tome était garanti 100% sans Ferrero Rocher ou Boris Boillon (remember mars 2011)...
Malheureusement, les choses se gâtent par la suite, avec des défauts exacerbés au fil des centaines de pages qui défilent et bien peu de fond à se mettre sous la dent pour le lecteur un tant soit peu exigeant.
A l'image de La reine traîtresse, troisième tome qui vient tout juste de paraître, cette nouvelle trilogie s'avère au final dénuée de tension, de suspense ou de substance. L'intrigue principale, à l'image des protagonistes qui tentent de l'animer, demeure par trop superficielle pour réellement nous contenter. Trop peu d'éléments positifs surnagent dans l'ensemble et il semble évident que l'auteur a préféré demeurer dans sa zone de confort, se contentant de broder sur des bases acquises depuis longtemps, une fois encore. Pas de surprise, pas de renouvellement... et des fils d'intrigue se concluant parfois de façon frustrante, comme dans le cas du destin de Sonea. Il n'est pas question ici de vouloir qu'un auteur aille forcément dans le sens attendu par ses lecteurs, au contraire, mais on se demande tout de même si Trudi Canavan n'a pas bâclé sa copie.
Et les jolies éditions Bragelonne ne peuvent pas tout rattraper...