La sortie shônen de ce début d’année 2009 chez Kurokawa est sans doute également la plus attendue, tous éditeurs confondus.
Une promotion conséquente – en ligne ou pas, mais on retrouve notamment un site officiel dédié au manga – un auteur invité au dernier Salon du Livre de Paris, une adaptation en anime déjà bien installée, une publication proposant, une nouvelle fois, les deux premiers volumes en même temps… Difficile de rêver d’un meilleur lancement !
Difficile aussi de ne pas soulever ainsi de grandes attentes, en particulier chez ceux qui n’ont finalement pas cherché à en savoir vraiment plus sur ce manga avant de découvrir ses deux premiers tomes.
Et l’on serait tenté de dire : heureusement que cette double parution a été décidée ! Le premier tome laisse en effet perplexe : laissant pour l’essentiel de côté une trame globale, il s’agit avant tout de présenter les personnages, dont peu sont finalement immédiatement attachants. Ils se montrent soit trop falots – à l’image de Maka – soit tout simplement horripilants, tel Black Star. Les pointes d’humour sont également loin de faire toujours mouche et le fan service semble quelque peu artificiel, comme s’il était question de respecter avant tout un quota de poitrines et autres paires de fesses.
Les choses se décantent un peu au cours du deuxième volume, et un certain suspense apparaît, mais jusque là, pour le moment, le manga se sera avant tout distingué pour son univers, doté d’une vraie patte, et quelques concepts relativement astucieux rapidement mis en place au sujet de ces chasseurs d’âmes toujours en formation.
Sur le plan du graphisme, il y a du bon et du moins bon : ainsi que l’on vient de le mentionner plus haut, il se dégage des dessins et notamment des décors une vraie personnalité, parfois par le biais de petits détails en arrière-plan et l’auteur sait d’ores et déjà gérer son découpage et sa mise en page. On pourra par contre regretter que les personnages, bien que chacun très « stylés », manquent un peu d’épaisseur pour certains ou paraissent bien plus jeunes que leur âge supposé, notamment du fait d’une certaine rondeur.
En l’état, une série en devenir, mais pas un hit à l’image des cartons du genre. Pour une fois, ce ne serait pas une question d’originalité, mais d’efficacité !
Après 5 volumes, voilà enfin un manga qui arrête de se regarder le nombril et de miser uniquement sur son ambiance, pour passer visiblement aux choses sérieuses. On apprécie de voir l'intrigue s'étoffer et les relations entre les personnages évoluer, voire les personnages eux-mêmes, à l'image de la sorcière Médusa et de la touche de noirceur qu'elle apporte, mais il faut bien reconnaître que pour l'instant, ce regain de tension passe avant tout par des combats. Divers et variés, certes, mais des combats aux mécanismes dans l'absolu très classiques.
Soul Eater serait-il le genre de manga à être bonifié par son adaptation en anime ? Réponses dans quelques tomes, ou épisodes, c'est selon...
Après bientôt 10 volumes, on ne peut s'empêcher de considérer Soul Eater comme une semi-déception. Si le manga a tout de la série hype au design et à l'ambiance bien particuliers, il n'en demeure pas moins que ses ressorts demeurent tristement ceux des shônens les plus classiques qui soient
— Gillossen
