L'Enfant Loup
Si l’enfer existe sur cette terre, c’est bien de là que je viens” soupire un chevalier, épuisé par le combat qu’il vient de mener contre une horde d...
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Confronté à la folie des hommes, au froid et à la faim, l’enfant-loup poursuit son initiation. Pour échapper à ses poursuivants, Tristan persuade Edwi...
Sur les conseils de Milos Shaggan, Matthias « le sec » renversa son frère et extermina sa famille. Seul rescapé, un nouveau-né : Tristan, le fils du...
Il était une fois un enfant dont le destin bascula tragiquement dès les premiers jours de son enfance. Assoiffé de pouvoir, Matthias « le sec » renver...
Autant le dire tout de suite, Légende se base sur une histoire très classique où un nourrisson se retrouve spolié de son héritage et échappe de peu à la mort de la part de l'usurpateur. L'enfant grandit et découvre au fur et à mesure son identité et celle de sa némésis, un sorcier maléfique en quête d'un but inavouable. Jusque là vous devez vous dire qu'une énième série de ce style ne doit pas apporter grand chose à la lecture.
Et pourtant, avec ces quatre premiers tomes Légende se révèle être une superbe BD qui se joue habilement des poncifs du genre pour nous offrir une intrigue riche, pleine de rebondissements, avec une intensité constante qui ne peut laisser indifférent. Il faut dire que l'auteur, qui est aussi le dessinateur, n'est autre que Swolfs, déjà très connu pour sa série de western, Durango, et sa magistrale réinterprétation de Dracula en six tomes: Le Prince de la nuit. Très rapidement l'histoire prend de l'ampleur et reprend avec brio les archétypes de l'heroïc fantasy. Le mode de narration, plein d'ellipses, de retours en arrière et d'évènements présents est très bien pensé et constitue une originalité bienvenue par rapport à un récit linéaire. De cette manière on découvre petit à petit les différents protagonistes et les tenants et aboutissants de ce drame familial.
Le trait d'une rare finesse de Swolfs est lui aussi caractéristique et permet de mettre en avant une foule de détails. Le visage de ses personnages est très expressif, avec une profondeur dans les traits et le regard qui prouve sa maîtrise et sa capacité à mettre en avant les sentiments. Les décors sont magnifiques, de même que la vêture très fidèle à l'époque des divers croquants, hommes d'arme et seigneurs qui hantent ces pages avec des mines plus ou moins patibulaires.
Au niveau des points négatifs il faut malgré tout souligner le classicisme exacerbé des différents personnages qui, du sorcier avide de pouvoir à l'usurpateur faible et torturé par les remords, ne peuvent véritablement surprendre. Shaggan est ignoble dés le début et on voit mal le sorcier changer de personnalité jusqu'à la fin de l'histoire où il participera fort vraisemblablement à la confrontation finale. Si beaucoup d'entre eux, à l'instar de la fougueuse Judith ou du pugnace moine Aelred, parviennent à être attachants et intéressants à suivre malgré leur caractère stéréotypé, force est de constater que ce n'est pas le cas du héros qui jusque-là révèle très peu de lui-même. Cependant, bien qu'au centre de l'intrigue, il n'est pas particulièrement mis en avant et laisse la part belle à d'autres acteurs plus intéressants.
Au final Légende apporte une nouvelle pierre très bien taillée à l'édifice déjà conséquent des BD de fantasy et se distingue véritablement de la masse des sorties pour happer le lecteur au bout d'un tome et le fidéliser ensuite sur le long terme.