L'Enfer
Il suffit d'un faux pas... pour traverser la frontière qui sépare le Par...
Il suffit d'un faux pas... pour traverser la frontière qui sépare le Par...
Aux frontières du Paradis et de l’Enfer, Gabriel, un ange mineur, doit v...
Lorsque l'on a découvert Ange par le biais du roman, il faut un temps d'adaptation pour en revenir à la BD, support que le duo maîtrise avec bonheur, mais qui apparaît dans un temps presque étriqué.
C'est quelque peu le cas avec Paradis Perdu, bande dessinée très ambitieuse si on se réfère à son titre ou même son point de départ, et que durant un temps on peut considérer comme demeurant trop superficielle dans les thèmes abordés et la façon de les traiter.
Il faut dire que la part belle est faite à des visions saisissantes, mais parfois un peu vides, de cet affrontement entre forces mythiques et titanesques. D'autant que le scénario, notamment à travers un tome 2 de pure transition, ne semble pas toujours avancer au rythme désiré par le lecteur, avide de révélations et de réponses tout d'abord suggérées, puis qui paraissent se refuser à lui, un temps. Et malgré un surplus d'approfondissement, et même de souffle, bénéfice, on comptera certainement encore des mécontents.
Heureusement, en conclusion, on obtient ce que l'on espérait : en dépit de la multitude d'interrogations soulevées, les auteurs parviennent à répondre aux principales. Quel est le rôle de Julien? Qui est réellement le Diable? Où cette guerre va-t-elle mener le monde?
Sur le plan du dessin, après un premier album avec Varanda à la table, Xavier était indéniablement attendu au tournant et s'en sort plutôt bien, sans excès, et avec une relative ressemblance de trait, une continuité que l'on retrouve également dans le domaine de la colorisation. Le passage de flambeau ne présente donc pas de conséquence majeure, même si dans l'absolu, continuer avec Varanda n'aurait déplu à personne...
Si certains points restent dans l'ombre et si la morale finale n'est pas des plus originales, la BD est tellement aboutie au niveau du scénario fouillé, des personnages charismatiques et de la beauté des dessins, qu'on ne peut que l'apprécier. Ce cycle nous a donné un petit avant-goût du Paradis, et c'est tout ce qu'on lui demandait.
En somme, un bon cycle, qui se hisse facilement au-dessus de la mêlée, mais que l'on aurait aimé voir aller encore plus loin.