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Wielstadt

Les Ombres de Wielstadt

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Les Masques de Wielstadt

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Le Chevalier de Wielstadt

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Chronique

L'année dernière, l'arrivée en librairies des Ombres de Wielstadt a fait son petit effet, ne serait-ce que parce qu'on croyait que le Fleuve Noir avait laissé tomber la découverte de "jeunes talents" francophones au profit de l'édition facile de novélisations d'épisodes de Buffy ou Angel... Or donc, la venue inattendue d'un nouvel auteur dans un créneau qui n'est pas loin d'être vierge était à applaudir des deux mains. En effet, en mêlant roman historique, (une érudition sans faille de Pierre Pevel, passionné d'Histoire et des notes de bas de page pour plus d'explications) intrigues politico-religieuses s'appuyant cette fois sur quelques libertés judicieuses prises avec la réalité historique de l'époque, un style vif et plaisant qui vous fait rentrer un peu plus dans l'ambiance, ainsi que quelques trouvailles inspirées - la petite Chandelle, sans doute plus attachante que son maître - l'auteur réussissait pour un coup d'essai un coup de maître, et on ne pouvait attendre qu'avec impatience une suite qui ne pouvait pas manquer.
C'est le cas depuis quelques semaines, avec la parution des Masques de Wielstadt, qui attire l'œil une fois de plus grâce à une très jolie couverture de Julien Delval. Évidemment, l'intérêt n'est pas là pour autant. Après un prologue court mais qui est vous replonge instantanément dans le petit monde Wielstadt, l'action reprend le dessus à bride abattue avec une première rencontre entre l'homme au pentacle et sa futur proie, Osiander, humain possédé par un être démoniaque des plus retors. Kantz en est pour ses frais, puisqu'il passe près de la mort dès le début de l'histoire, pris par surprise par les trois "hommes de main" du démon. Au sujet du Chevalier, si vous comptiez en apprendre plus sur lui avec ce second tome consacré à ses aventures, vous en serez pour vos frais. L'auteur nous donne bien plusieurs indices et autres indications sur son passé tout au long du roman, mais Kantz est décidément un homme plein de mystères difficiles à percer. Il n'en demeure pas moins un personnage très intéressant - quand bien même l'intérêt du roman provient avant tout de son intrigue bien ficelée que de l'attachement qu'on pourrait ressentir pour le héros - qu'on suivra avec plaisir au fil de ces 300 pages qui oscillent entre retour de la Sainte-Vehme au premier plan, organisation secrète d'érudits mystiques, meurtres au cœur de la nuit, enquête policière dans les faubourgs malfamés, mission secrète et cryptographie, le tout en rapport avec une prophétie de Saint Malachie qui n'est peut-être pas celle que l'on croit... Bref, un très grand moment de lecture à la Alexandre Dumas sauce Fantasy mâtinée de Nom de la rose, que l'on dévore littéralement, et dont on attend à nouveau une suite, l'année prochaine, probablement.
Et la "suite" est finalement arrivée, en ce début 2004. Mais là où Pierre Pevel aurait pu multiplier à l'envie les enquêtes de Kantz, cinq fois, dix fois, sans que l'on s'en lasse, la formule étant déjà rôdée, il nous offre un net démarquage dans ce troisième tome. L'histoire s'emballe, gagne encore en profondeur, en richesse, en rebondissements, tout en perçant enfin une partie des secrets du Chevalier. Désormais, il n'est plus (seulement) cette figure de l'ombre traquant le Mal, sans pour autant que tout nous soit révélé. Et c'est là aussi l'une des forces du récit. Il y a encore à découvrir.
A travers son passé, ressurgissent également les aspects religieux déjà développés précédemment, et qui cette fois prennent parfois le pas sur l'enquête elle-même. Mais le suspense n'y perd en rien ! Et les surprises sont réelles, alors que le chaos se répand peu à peu dans Wielstadt.
Car l'ambiance elle-même s'est assombrie dans ce nouveau roman. La conclusion à ce titre est à l'opposé de la célébration du héros victorieux. Evidemment, les pistes empruntées sont si nombreuses que certaines peuvent paraître laissées quelque peu en plan...
Pierre Pevel poursuit toutefois l'histoire de Kantz avec un brio certain, une maîtrise aussi âpre que déliée. On achève cette lecture d'une traite, avec l'impression d'avoir vraiment lu le meilleur, et le plus dur, des trois tomes.

Gillossen

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