Alice au pays des merveilles
Alice, petite fille vive et intelligente, parfaitement éduquée, s'ennuie sur un banc par une belle journée d'été. Elle aperçoit soudain un lapin blanc...
Alice, petite fille vive et intelligente, parfaitement éduquée, s'ennuie sur un banc par une belle journée d'été. Elle aperçoit soudain un lapin blanc...
Alice a maintenant neuf ans. Nous la retrouvons cette fois enfermée chez elle, alors que la neige tombe au dehors. L'ennui de ne pouvoir sortir guette...
Et si vous laissiez de côté tous vos préjugés et que vous décidiez de découvrir les véritables aventures de l'une des héroïnes les plus connues de la littérature dite enfantine ?
Popularisée par Disney (dont le dessin animé est un mélange des deux livres) puis utilisée " à toutes les sauces " et sans discernement, Alice a fini par perdre son originalité dans l'imagerie populaire. Et pourtant, en replaçant ces livres dans leur époque, au milieu du XIXème Siècle, il est incontestable qu'ils sortent de l'ordinaire et méritent le détour… de préférence en VO ! (Jetez-vous à l'eau, c'est très abordable, en particulier pour le premier volume). En effet, l'un des principaux attraits de ces ouvrages est l'utilisation à tout va de la logique de l'absurde, fondée essentiellement sur les idiomes et les tournures de phrase de la langue anglaise. Pour éclairer mon propos, je comparerais les facéties linguistiques de Lewis Carroll aux sketches de Raymond Devos.
Mais limiter les aventures d'Alice à de simples jeux de mots serait injuste. Il faut aussi considérer sa formidable galerie de personnages, tous très différents et plus loufoques les uns que les autres, et le rythme effréné auquel Alice les rencontre… à tel point que cela frise parfois l'overdose pour le lecteur, reconnaissons-le !
Mais poésie et nostalgie ne manquent pas de se confondre à la lecture de ces évocations de l'enfance, de son pouvoir de suggestion et de ses certitudes. Car si ces mondes sont des créations oniriques de la petite Alice, lui permettant de grandir, de se découvrir elle-même et d'assimiler les leçons des adultes, il est plus difficile pour ces derniers d'y accéder, à l'exemple de sa sœur qui en effleure les portes dans la dernière page du premier roman (un petit chef d'œuvre à elle seule à mon avis)… ou de toi, ami lecteur, qui pourrait parfaitement y rester hermétique, surtout si tu tentes de t'y aventurer dans la langue de Molière !