Le Dragon blanc
Certaines histoires sont spéciales, celle-ci est l'une d'entre elles.Elle parle d'un rat et d'une fée sur le point de disparaître, d'un raton laveur a...
Certaines histoires sont spéciales, celle-ci est l'une d'entre elles.Elle parle d'un rat et d'une fée sur le point de disparaître, d'un raton laveur a...
Après un premier tome dédié à la présentation des personnages et de leurs enjeux vient celui de la confrontation. Car si toute histoire repose sur ses...
Le premier volume (sur trois annoncés) de Petits Dieux, scénarisé par Mathieu Salvia et fort joliment illustré par Krystel, se présente comme un conte moderne destiné à captiver tant les jeunes lecteurs que les adultes qui ont su conserver une âme d'enfant.
Intitulé Le Dragon blanc, il nous entraîne en effet sur les terres du conte, avec sa forêt mystérieuse, sa galerie de personnages bien campés et une bonne dose d'humour, un peu enfantin, pour le coup. Cet aspect-là sera plus ou moins convaincant selon vos aspirations. Mais Salvia et Krystel ne manquent pas de talent et leur travail s'accordent avec bonheur.
Puis, vient une sorte de twist, que l'on n'avait pas forcément vu venir si l'on est entré dans cette bande dessinée sans chercher à se renseigner plus avant. A ce titre, évitez si possible de lire la présentation complète de l'éditeur, que nous n'avions pas reproduite ici. Ce changement de perspective relance brillamment une intrigue qui semblait partie pour ronronner tranquillement jusqu'à la fin de l'album.
Finalement, point de tout ça, pas de rebondissement inattendu contre un ennemi quelconque, pas de voyage au long cours, mais de nouvelles pistes de réflexion à explorer, à même de toucher petits et grands.
Cependant, malgré ces qualités indéniables, sans oublier le trait à la fois doux et dynamique de Krystel, avec en prime une mise en couleur agréable à l'œil, on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine frustration quant à la progression de l'histoire elle-même.
Si la promesse d'un triptyque paraît assurée avec Dargaud, ce premier album s'arrête quand l'histoire donne l'impression de réellement démarrer, ce qui est tout de même frustrant. Pour le reste, il faudra donc se contenter justement de promesses, même si le traitement scénaristique de ce Dragon Blanc nous incite à la confiance. Et quid des jeunes lectrices et lecteurs qui devront replonger dans cet univers l'année prochaine ? En fin de compte, le même dilemme se répète : s'il faut attendre que tous les tomes d'un cycle soient disponibles pour acheter le premier, certaines séries n'iraient jamais au bout...
Alors, nous voilà rendus à espérer avoir raison avec cette recommandation ! Et à la lecture du deuxième volet, nous voilà soulagés : ce voyage inattendu dans les coulisses de la création et de l'imagination vaut bel et bien le détour. Les dilemmes gagnent en profondeur, une certaine noirceur s'installe (tout en restant lisible pour les jeunes lecteurs) et les rebondissements s'enchaînent, avant un final plein de suspense. La dimension "meta" de l'intrigue, sans se révéler finalement particulièrement originale, est menée avec justesse, et se permet au passage d'aborder des thèmes d'actualité comme Alzheimer ou la charge mentale, et oui. Quant aux dessins de Krystel, ils demeurent de fort belle qualité.
Bref, vivement la conclusion !