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Mercy

La Dame, le gel et le diable

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Chronique

Mercy est un album scénarisé et dessiné par Mirka Andolfo (en charge aussi de la couleur), une artiste italienne à la réputation croissante depuis quelques années. C'est donc un projet vraiment très personnel pour l'autrice, et son éditeur en France, Glénat, lui a offert une sortie à la hauteur des attentes. Une édition collector (et qui mérite largement ce qualificatif, contrairement à beaucoup d'autres), un tirage conséquent, une bande annonce en prises de vue réelles, pas moins... 
Bref, il était difficile de manquer cette sortie début septembre. 
Après lecture, difficile également de ne pas apprécier cette atmosphère sombre et vénéneuse, teintée de mystère (et parfois crue), de même que les quelques personnages qui nous sont présentés, et pas forcément en premier lieu Lady Hellaine, qui conserve pour l'instant une aura énigmatique, et dont le caractère surprend d'ailleurs un peu par rapport aux attentes. Tant mieux ! Même si elle demeure très importante, elle n'incarne pas forcément le personnage le plus en vue de ce premier volume. 
Cela dit, nous sommes clairement face à un tome d'introduction - d'ailleurs, la suite de cette mini-série est attendue dès le mois novembre - j'en veux pour preuve une fin quelque peu abrupte, alors que l'on aurait volontiers dévorer quelques planches supplémentaires. 
En fait, si le dessin n'était pas aussi somptueux, il faut bien admettre que l'album nous laisserait sans doute justement un peu sur notre faim, car l'histoire n'en est encore qu'à ses balbutiements, même si elle s'avère intrigante. Enlevez un point à la note ci-dessous si vous le souhaitez. Mais il se trouve que le trait l'est, somptueux. Et pas besoin d'un carnet bonus pour s'en rendre compte au premier coup d'œil. La rondeur enlevée du trait, la précision de la mise en scène, l'harmonie frappante de ce fracas de couleurs, entre neige et cramoisi... Il y aurait beaucoup à dire encore ! 
Vous l'aurez en tout cas compris depuis quelques lignes maintenant, je suis sous le charme.  Dans la seconde partie du récit désormais dévoilée, les choses s'emballent sérieusement même si certaines énigmes demeurent toujours aussi épaisses. Ce que l'on gagne en rythme et en révélations (notamment sur les origines des êtres tels que Lady Hellaine), on le perd tout de même un petit peu en implication pure. Le destin de la plupart des personnages a beau se révéler tragique, il faut parfois s'y reprendre à deux fois pour bien saisir les tenants et les aboutissants. Ce qui ne change pas, ce sont des planches sublimes, et pour certaines tout bonnement impressionnantes de démesure. 
La "trilogie" se conclut dans un tourbillon de violence et de regrets. Le lecteur obtient les réponses qu'il recherchait, c'est certain, même si celles-ci sont parfois emmenées "d'un bloc" dans le dernier tiers, à l'image d'ailleurs d'un titre d'album lui-même trop platement explicite. Quoi qu'il en soit, ce grand final (?) se révèle tout à fait consistant, mais aussi sans réelle surprise. Cela dit, en fallait-il ? Mirka Andolfo a su mener sa trame de bout en bout, comme elle l'entendait. Au-delà des dessins toujours virtuoses, cet univers possède un parfum certain.

Gillossen

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