La Main de l'Empereur - 1
Rekk n’a pas eu une enfance facile, et sa vie ne le sera pas non plus. Gladiateur puis soldat dans l’armée impériale, il se fait repérer par l’Empereu...
Rekk n’a pas eu une enfance facile, et sa vie ne le sera pas non plus. Gladiateur puis soldat dans l’armée impériale, il se fait repérer par l’Empereu...
Que faire lorsqu’un général devient trop populaire ?Les guerres koushites sont finies, mais l’Empire ne connaît pas la paix. Entre les barons qui pro...
Publiés à l’origine aux éditions Midgard, les deux premiers romans fantasy d’Olivier Gay, Le Boucher et La Servante, ont bénéficié l’an dernier d’une réédition chez Bragelonne sous la forme d’une intégrale sobrement rebaptisée Les Épées de glace. Un changement d’éditeur tout à l’avantage des lecteurs, qui y gagnent une couverture plus que réussie (si vous avez pu mettre la main sur La Servante version Midgard, vous comprenez forcément) et, désormais, une préquelle.
Il était en effet étonnant qu’un personnage comme Rekk le Boucher, qui jouit dans Les Épées de glace d’une réputation assez terrifiante et dont le nom sert à intimider les enfants dissipés, ne soit finalement qu’une figure secondaire du diptyque d’origine et ne bénéficie pas de son propre roman. C’est désormais réparé !
Avant de devenir une véritable légende noire de l’Empire, tour à tour épouvantail sanguinaire et père martyrisé, Rekk a été… un homme, tout simplement. Un homme au passé pas banal et à la généalogie étonnante, dont l’histoire dans La Main de l’Empereur se découpe en plusieurs parties distinctes, de sa prime enfance aux faits d’armes pas forcément glorieux qui lui ont valu son surnom. Le premier tome passe ainsi du quasi-huis-clos pesant des arènes à l’infinité tout aussi pesante de la jungle koushite, comme si Rekk avait besoin de quitter sa coquille pour devenir un personnage plus grand que nature. Le second tome, pour sa part, vient nous rappeler sans trop en faire que la loi et la justice ne sont pas toujours synonymes, et que l’Enfer est bien souvent pavé de bonnes intentions.
Malgré les épisodes sombres et violents, cette « origin story » renforce le côté très humain du Boucher, que la mort de sa fille dans Les Épées de glace laissait tout juste entrevoir : Rekk a beau être doué, il est surtout très manipulable. Le croque-mitaine terrifiant n’est en réalité qu’une marionnette dans la main d’un Empereur particulièrement vicelard, qui pourrait en remontrer à toute une famille de Lannister.
Comme le diptyque original, cette préquelle est servie par une écriture fluide, mélange bien dosé d’humour, de dialogues percutants, d’introspection et de scènes d’action, qui coule avec beaucoup de naturel et immerge aussitôt le lecteur dans l’histoire… pour mieux le laisser frustré lorsqu’arrive le cliffhanger ou que la vie de Rekk, immanquablement, prend le chemin que l’on connaît.
Inutile de préciser qu’il est préférable d’avoir lu Les Épées de glace avant de se lancer dans cette nouvelle série afin d’apprécier pleinement toutes les références (à commencer par le début de la relation Rekk/Dareen, le grand retour d’un certain duc et le prénom d’une petite koushite…).
Entre les champions d’arènes de Gabriel Katz et les mousquetaires de Pierre Pevel, il restait bien une place pour le Boucher de la jungle koushite à la table de la fantasy d’action à la française. On aimerait seulement que ces auteurs-là cessent de punir leurs lecteurs en faisant subir les pires crasses à des personnages trop attachants !