Le Miroir de ses rêves
Térisa Morgan existe-t-elle vraiment ? Elle n'a personne, ni ami ni famille pour le lui confirmer, seulement un indicible sentiment de futilité et de ...
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L’invocation du Champion a échoué, et le royaume se prépare à la guerre. L’un après l’autre, les derniers alliés du roi Joyce se détachent de lui, jus...
La guerre est déclarée entre Mordant et ses voisins. Les adversaires du roi Joyce se dévoilent enfin. Celui-ci a mis fin à son inaction et révélé ses ...
L’appel de Mordant est un texte fascinant.
Tout d’abord par l’idée particulièrement originale de magie qu’il introduit. Les miroirs font des Imageurs des êtres tout-puissants, capables de tout invoquer, depuis des créatures démoniaques jusqu’à des catastrophes naturelles, telles qu’avalanches, lave, raz-de-marée. Mais l’Imagerie est un art beaucoup plus subtil, que découvre le lecteur au fil du récit, tandis que Teresa et Geraden prennent peu à peu conscience de leurs pouvoirs.
Ces deux personnages sont d’ailleurs très intéressants. Teresa est tellement insignifiante au début du roman qu’elle peut rapidement énerver le lecteur par sa passivité. Mais la manière dont sa personnalité évolue, alors qu’elle rejette peu à peu toutes les inhibitions provoquées par son enfance est d’une rare cohérence. Il en est de même de son attirance pour ces deux personnages si dissemblables, Geraden, l’Aspirant le plus maladroit qui ait jamais existé, honnête, droit, touchant, et Eremis, Maître en Imagerie et en manipulation, dont la sensualité ne cesse de troubler Teresa et de l’attirer dans ses rets. On ne cesse (surtout dans le premier tome) de se lamenter sur les erreurs ou les défaillances de l’héroïne, mais on ne peut s’empêcher d’admirer la maîtrise de l’auteur dans la description de ses errements.
De même, le personnage de Joyce, roi déchu en qui tout amateur du Seigneur des Anneaux ne peut manquer de reconnaître un avatar de Théoden au premier abord, et dont la personnalité et l’abnégation ne cessent ensuite d’émouvoir le lecteur. Lebbick, le Gouverneur tiraillé entre son amour pour le roi et la folie qui le guette après la mort de sa femme, Nyln, frère de Geraden aux allégeances douteuses, et tant d’autres constituent une galerie de personnages réalistes et souvent touchants.
L’histoire elle-même est très bien menée. Echecs et réussites des personnages principaux sont si souvent entremêlés qu’on ne peut s’empêcher de craindre le pire pour eux à chaque instant. De même, les allégeances de nombreux personnages sont suffisamment flous, et leurs projets suffisamment subtils pour captiver le lecteur. Si le premier tome et le début du second sont majoritairement dominés par les intrigues de la cour d’Orison, la suite tient par contre de la fresque épique, alors que les plans de chacun se dévoilent et que Teresa et Geraden découvrent l’étendue de leurs pouvoirs.