Quand un livre ne marche pas... Qui incriminer ?

Le roman lui-même
Nombre total de votes : 27 (44%)
L'éditeur qui ne l'a pas soutenu correctement (pub)
Nombre total de votes : 13 (21%)
Les critiques (online ou presse papier)
Nombre total de votes : 3 (5%)
Le traitement de la VF ( traduction, date de sortie...)
Nombre total de votes : 1 (2%)
Le buzz (trop d'attente tue l'attente)
Nombre total de votes : 1 (2%)
Autre !
Nombre total de votes : 16 (26%)
Nombre total de votes : 61

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Ceci dit, une précision sur le début
Tout d’abord, oublions le mythe de Tolkien, comme quoi il aurait été “découvert” et révélé par un bouche à oreille de la part des lecteurs, ce n’est pas vrai : le récit de Betty Ballantine révèle comment la carrière de Tolkien décolla grâce à un scandale éditorial dans le cadre de sa parution américaine au départ de façon non autorisée.
Ceci est un point de vue américain et qui mélange deux choses.Tolkien a été découvert dans les années 30 en Angleterre par un certain bouche à oreilles, bien avant d'être publié en Angleterre puis aux Etats Unis. Tolkien se vendait bien dès le début dans le monde anglophone.Maintenant, passons aux années 60 : le Seigneur des Anneaux est paru en Angleterre et aux Etats unis depuis plusieurs années, mais un éditeur américain (Ace Books) estime que le livre n'est pas couvert par le copyright et ne verse donc aucun droit d'auteurs pour ses ventes.Il a fallu que Tolkien et son éditeur américain fassent savoir aux lecteurs (par publicité et presse) qu'il n'y avait qu'une seule édition qui payait son auteur (Tolkien a écrit un prologue spécifique à une deuxième édition américaine chez Ballantine en 1965, ce qui est cité dans l'article).Le litige n'a été tranché pour de bon qu'en 1992, statuant que le copyright existait bien dès la première édition.Donc, faut pas tout confondre, il y a la version américaine légale de 1955, la pirate des années 60, la deuxième édition légale de 1965, le succès n'a pas attendu le scandale.

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La première phrase prétend quand même ré écrire l' histoire éditoriale sur trente ans.Le piratage des années 60 est un épisode qui a permis à Ballantine de publier une deuxième édition à peine dix ans après la première.Mais l'intérêt du public était là, sinon pas de piratage =D même argument pour les séries télé, le succès précédé toujours le piratage.

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Oui, bon, l'occasion fait le larron la plupart du temps. Et ce serait bien de ne pas résumer l'article à sa première phrase parce que ça touche Tolkien...

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Si l'auteur de l'article d'origine cite Tolkien dans 5 paragraphes différents, et qu'il prétend baser la suite de son argumentaire sur un exemple qu'il fausse, j'aillai certainement laisser passer sans rien dire, je raffole de la désinformation.Tolkien est un faux exemple pour parler d'internet, il a bâti son succès sur les années 30 à 70, sans internet, avec les moyens de l'époque, critiques dans les journaux notamment, puisque les gens n'avaient pas internet pour lire les critiques en ligne.Mais son succès, et le piratage qui a suivi, et la réaction de ses éditeurs, c'est une autre époque, et je reviens à l'article : ce sont des choix d'éditeurs de soutenir -ou pas- un auteur, et de soutenir -ou pas- une série.Et là dessus, je ne vois rien de nouveau : tout le talent du monde reste dans un tiroir tant qu'un éditeur n'a pas confiance pour y investir (d'ailleurs les premiers éditeurs de Tolkien, puisqu'on parle d'eux, avaient très sous estimés le succès et n'avaient lancé que des-relatives- petites quantités à l'impression).Hier comme aujourd'hui, un bon livre n'arrive pas au public tout seul, à qui revient le rôle de la découverte ? L'éditeur, le libraire, le critique ?

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Tu as remarqué que le rapport entre Tolkien et internet, c'est toi qui le crées ? :huh:Ce que je trouve dommage, c'est qu'il te faut quand même trois messages avant de te voir parler d'autre chose et donc du sujet de base de l'article. :)

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Ce que je trouve dommage, c'est qu'il y ait plus de 3000 membres sur le forum et que mes messages soient tous sur le même page ;) j'avais fait les premiers messages sur téléphone, la flemme de taper trop de texte d'un coup, c'est tout.Et je en crée aucun rapport, je suis l'ordre de l'article qui parle du temps d'avant internet et de ce que l'informatique a changé, là où je pense que le changement vient moins des outils informatiques que de l'intention des éditeurs : soutenir son auteur ou jeter des spaghetti contre le mur.

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J'ai plutôt l'impression, pour ma part, qu'Internet - et maintenant, "la Crise" - sert d'amplificateur à des tendances qui existent déjà depuis (presque) toujours. Les éditeurs prendront des risques ou n'en prendront pas; s'ils en prennent, ils tenteront de soutenir leur livre, mais ils se reposeront aussi sûrement sur un nom connu qui a fait ses preuves au niveau des ventes.Dans le même ordre d'idée, j'ai lu sur Slate.fr un article expliquant qu'Internet, au lieu de permettre à toutes sortes de musiciens de se faire connaître, avait surtout aidé les stars à augmenter encore leur popularité en reléguant le reste des artistes dans l'ombre. J'ai l'impression qu'il s'agit du même phénomène. Les gens ont tendance à suivre les indications et les conseils les plus "faciles", ceux qu'ils trouvent en premier, sans avoir à chercher. Les gens qui ont une démarche plus "intellectuelle", qui font des recherches plus poussées sont beaucoup moins nombreux et influencent beaucoup moins les chiffres de ventes des "grands livres oubliés". D'ailleurs, les gens aujourd'hui sont plus nombreux à rechercher de la lecture détente, facile (quand ils veulent encore lire!) et je crois que le souci de lire du texte de qualité est réservé à une petite partie du lectorat. Parfois les intérêts des deux parties convergent et un très bon texte est popularisé; souvent, les "grands livres" restent confinés dans une petite sphère d'initiés. Internet n'y changera rien, à mon avis. Pour le moment, il augmente le phénomène et c'est tout...

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Moi j'aurais bien voté "Total", mais ça n'est pas proposé, dommage.Le succès ou l'échec d'un livre, souvent ça tient du plat qui se vend bien ou pas, au restau. Prenez, au choix et dans un certain désordre : . un bon cuistot/un spécialiste du micro-ondes ;. des ingrédients de qualité, des produits industriels fades ;. une recette traditionnelle/au goût du jour/novatrice, de merde (un mix est possible) ;. un restau (très) bien ou (très) mal situé, avec beaucoup ou pas de concurrents, déjà renommé ou qui démarre, unique ou faisant partie d'une chaîne ;. des prix abordables ou réservés aux porte-monnaie bien garnis/aux grandes occases ;. de la pub dans les journaux/les guides/par distribution d'affichettes aux alentours/un bouche à oreille positif/le plat qui apparaît dans le dernier film à succès, ou aucune pub/uniquement le bouche à oreille (aléatoire). une clientèle potentielle plutôt exigeante sur la qualité, ou/et la quantité, ou/et la présentation, ou/et le service, ou qui s'en fout du moment qu'elle a quelque chose à bouffer ;. si c'est un plat "d'été", un temps magnifique qui incite à sortir, ou une météo pourrie qui pousse à rester sous la couette ou au coin du radiateur ;. une période de boom économique et d'euphorie, ou une crise sévère,etc. etc. Faites un mix de tous ces paramètres (y compris à l'intérieur de certains points) et trouvez la formule magique. Bon, m'est avis qu'on peut exclure d'entrée le plat de vomi rance, dans un restau ne faisant pas de pub et paumé en pleine cambrousse sans voie d'accès, avec une météo perpétuellement exécrable. Restent toutes les autres combinaisons. Transposez à la littérature, ou plutôt à ce qui fait le succès éventuel d'un bouquin. Je sais, l'analogie culinaire a ses limites. D'autant que, pour avoir bossé dans la restauration, il me semble plus facile de faire un succès d'un plat que d'un livre.Bref, voilà pourquoi j'aurais plutôt voté "Total". :P

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Foradan a écrit :tout le talent du monde reste dans un tiroir tant qu'un éditeur n'a pas confiance pour y investir
Vraiment ? Faut-il toujours attendre de quelqu'un d'autre que soit même, la lumière ?Plus d'une quinzaine d'éditeurs ont refusé HARRY POTTER.... Peut-être faudrait-il faire preuve d'un peu plus d'initiative et de sens de la découverte ?

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Mais il y a des éditeurs qui font preuve d'initiative et de sens de la découverte. C'est terriblement subjectif, l'édition. Ceux qui ont refusé Harry Potter (ou Autant en Emporte le Vent, mais on sort de la fantasy) n'aimaient pas et n'y ont pas vu un grand texte potentiel. Il y a une part de "tomber entre les bonnes mains au bon moment" qui joue aussi. Et puis, si on pense que le livre se cassera la gueule, qu'on va y perdre, qu'on n'y croit pas assez pour le défendre et le promouvoir comme il faudrait parce que ça représenterait trop d'efforts et que le public aurait du mal à suivre, et qu'on est un peu juste financièrement pour se le permettre, effectivement, on laissera le manuscrit dans le tiroir.

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Pour Harry Potter, on en revient toujours à la même question : est-ce le succès d'une œuvre qui fait d'elle une œuvre de qualité ? Je suis très sceptique là-dessus.Pour le SdA c'est totalement différent selon moi, déjà niveau complexité de l'univers et le public touché n'est pas le même du tout... aucun rapport. :PEt puis je suis plutôt d'accord avec Foradan (du moins sur cette phrase). Si pas d'éditeur, pas de super saga à lire. Et pire, si pas de bonne promo, pas sûr que cela arrive jusqu'à nous.

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Effectivement la prise de risque doit être mûrement réfléchie.Je fais néanmoins le parallèle entre le marché de l'édition et celui du cinéma où beaucoup d'éditeurs classiques recherchent des "blockbusters" même si cela permet aussi l'existence du "cinéma indépendants"..
Yksin a écrit :Si pas d'éditeur, pas de super saga à lire.
Pourquoi cela ? Ce n'est pas l'éditeur qui écrit la dite sagaPar ailleurs, "bonne promo" n'est pas synonyme de "bon roman" mais plutôt de "bonnes ventes"..