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Wizardry and Wild Romance

ISBN : 978-193226507-1
Catégorie : Roman connexe
Auteur/Autrice : Michael Moorcock

Une étude du courant fantasy épique par l’un des maîtres du genre, Michael Moorcock. Cet essai, divisé en six chapitres principaux, présente et analyse ce genre.
Edition révisée.

Critique

Par Gillossen, le 01/07/2005

Longtemps indisponible, cet essai de nul autre que Michael Moorcock, a été réédité il y a quelques mois déjà, et plus précisément en octobre 2004. Qui dit réédition ne dit pas forcément révision, mais ce fut le cas ici ! Le célèbre auteur du Champion éternel et de tant d’autres romans en a profité pour revoir sa copie, et notamment mettre à jour ses références, tenant compte d’auteurs qui ont récemment émergé, tel que China Miéville, qui signe d’ailleurs l’introduction.
Passant aux choses sérieuses, Moorcock débute son analyse, avec un enthousiasme juvénile et une érudition qui n’a rien de pompeuse qui font plaisir à voir, et qui ne nous quitteront plus jusqu’à la conclusion. C’est avec délectation que l’on tourne les pages, chaque chapitre apportant son lot d’observations pertinentes. Et même sans être d’accord sur tous les points avec l’auteur, il y a en tous cas matière à discussion, et non pas un tiède consensus. (Mais qui pourrait lui reprocher de mépriser les clones de Tolkien ? Ou de trouver des défauts à celui-ci ?)
Des origines, où Moorcock revient sur des chansons de gestes parfois méconnues (Amadis de Gaule, Palmerin of England…) au Romantisme ou au mouvement Gothique, en passant par l’importance d’un décor exotique, ou bien en soulignant l’immaturité de la plupart des héros du genre - même Conan, tout barbare qu’il soit, se comporte souvent en enfant… - quand il ne se lance pas dans une diatribe passionnée contre Les Chroniques de Narnia, pilonnées en quelques lignes, (mal écrit, propos lénifiants…) préférant ouvertement Le Magicien d’Oz, qui, lui, ne se moque pas de ses lecteurs, les enfants justement, Moorcock pointe du doigt, souligne, provoque, questionne.
Lorsqu’il critique, sa démarche n’a rien de stérile, et qu’il ait des favoris de cœur (Leiber, Pullman, etc…) n’est rien moins que parfaitement normal, une étude pouvant difficilement faire preuve d’une objectivité totale, ce qu’il ne prétend pas atteindre. Qui plus est, se révèlerait-t-elle aussi prenante si c’était le cas ? Moorcock propose un regard sans concession, simplement lucide, mais pas aigri pour un sou, concernant un sous-genre de la Fantasy auquel il a lui-même largement contribué. Mais on notera à ce sujet qu’il met de côté ses propres œuvres.
Signalons encore des appendices très utiles, collection de différents articles et critiques d’ouvrages publiés par Moorcock, au fil des ans et bien sûr, un index, aux innombrables références. Cet ouvrage, en dessous des 20 dollars et pour 200 pages des plus denses représente une véritable opportunité de mieux appréhender ce courant toujours parmi les plus populaires de la Fantasy…

8.5/10

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