Je sais que vous travaillez sur ce projet depuis un moment. Depuis combien de temps exactement y travaillez-vous ainsi que les peintres ?
J'y travaille depuis plus longtemps qu'eux parce que les histoires doivent être écrites avant que les artistes puissent commencer. J'ai mis bien trop longtemps à écrire ce livre - presque deux ans - ce qui a beaucoup frustré certains éditeurs, et on peut les comprendre. Mais pour leur rendre ce qui leur est du, ce sont les mêmes éditeurs qui ont toujours maintenu que mener ce projet correctement était plus important que le boucler rapidement. Evidemment, correctement et rapidement aurait été préférable, mais on ne peut pas tout avoir.
Les illustrateurs travaillent dessus depuis un moment maintenant. Certains ont eu plus de temps que d'autres, selon le moment où j'ai fini leur histoire et la longueur de celle-ci. Nous avons essayé de finir d'abord les histoires les plus longues, de manières à ce que ces artistes aient plus de temps pour les illustrer. Mais ça n'a pas toujours marché. Certaines histoires sont restées en plan pendant un moment, le temps que nous trouvions les bons artistes pour les illustrer.
Combien de pages aura ce livre ?
1 001 Nights of Snowfall fera 144 pages. Certaines seront des pages titres ou des introductions, les biographies des artistes, etc, mais la plupart seront des histoires.
Avez-vous une liste complète de tous les artistes travaillant sur le projet ?
Oui.
OK, laissez-moi reformuler. Nous donnerez-vous la liste complète de tous les artistes travaillant sur le projet ?
Bien entendu. Il suffisait de demander. Charles Vess et Michael Wm. Kaluta illustrent l'histoire d'ouverture intitulée A Most Troublesome Woman. C'est un texte avec des illustrations, comme un ancien livre illustré. Charles a fait quelques illustrations lui-même et a peint celle de Michael le reste du temps. Après l'histoire d'introduction, toutes les histoires sont du type comics standard, sauf qu'elles sont tout sauf standard.
Dans l'ordre : The Fencing Lessons, illustrée par John Bolton dans un style entièrement peint. Puis Mark Buckingham illustre une histoire appelée The Christmas Pies. James Jean a fait son premier comics d'intérieur avec A Frog's Eye View. Ensuite, Mark Wheatley dessine une histoire dont je ne vais pas révéler le titre, parce qu'il contient trop de spoilers. Mais peut-être que vous pourrez le convaincre d'en dire plus.
Après ça, Derek Kirk Kim illustre une histoire très courte et très cruelle A Mother's Love, puis Tara McPherson peint Diaspora, qui contient une autre histoire à l'intérieur intitulée The Witch's Tale et dessinée par Esao Andrews, qui travaille pour la première fois sur un comics. Après il y a une autre histoire très courte What You Wish For, par Brian Bolland. Et enfin, Jill Thompson nous amène à une très bonne fin en illustrant Fair Division.
Si je puis me permettre, je pense, sérieusement et littéralement, que chacun de ces artistes accomplit ici le meilleur travail de sa carrière. Chaque nouvelle page qui arrive est superbe. Je ne m'inquiète plus du tout de savoir si ce projet vaut l'attente, l'investissement, etc. Si l'on juge uniquement du point de vue artistique, je pense que ce livre sera une rareté dans son genre.
Comment se projet est-il né ?
Les éditeurs de Vertigo de DC, Karen Berger et Shelly Bond, m'ont proposé de faire un grand format "Fables" Original Graphic Novel, j'ai trouvé que c'était une bonne idée si j'arrivais à écrire une histoire à la hauteur du projet. Puis j'ai eu une idée qui m'a plu - entremêler plusieurs histoires pour en faire un tout, et nous étions partis.
Est-ce que vous ou votre éditeur avez choisi les artistes ?
Les deux. J'ai suggéré des artistes avec qui j'avais envie de travailler, Shelly Bond a proposé des artistes qu'elle trouvait parfaits pour des histoires en particulier. Nous avons parlé, argumenté, marchandé, déterminé qui était libre ou pas et finalement - sorti de tout ce chaos - nous avons trouvé notre casting idéal.
Que pouvez-vous me dire sur l'histoire?
D'une manière que je ne vais pas vous révéler, Blanche-Neige se retrouve a assumer le rôle peu enviable de la légendaire Shéhérazade, qui raconte les contes des Milles et Une Nuits. Blanche Neige doit distraire le Sultan avec des contes merveilleux chaque nuit - pendant mille et une nuits - pour éviter le billot. Nous voyons les histoires de la manière dont Blanche Neige les raconte (pas la totalité des histoires, ou le livre serait bien plus gros), et ces histoires racontent des points cruciaux dans la vie des principaux protagonistes des Fables.
Nous découvrirons pourquoi Blanche Neige refuse que les Nains soient mentionnés. Nous apprendrons ce qui est arrivé à la femme et aux enfants d'Attrape-mouches (le Prince Crapaud) dans le pays d'origine. Nous verrons comment le Vent du Nord est devenu le père d'un Grand Méchant Loup. Nous saurons ce qui a transformé Frau Totenkinder (la sorcière d'Hansel et Gretel) en méchante sorcière. Nous découvrirons pourquoi King Cole a été élu maire de Fableville, et bien d'autres choses encore…
Où est-ce que cela se place dans la chronologie des Fables ?
Pendant les premiers jours de Fableville, bien avant les événements des premiers numéros de la série des Fables.
Le 50ème numéro sort en juin. Que pensez-vous du fait d'en être arrivé jusque là ?
Eh bien, je suis évidemment très content de cela.
C'est ce que je pensais ! Selon un article de DC « Dans le numéro 50 de juin, Loup Bigby est de retour, alors qu'un événement va changer pour toujours le paysage des Fables, dans un numéro spécial de 48 pages - » Pouvez-vous nous en dire plus ? Y a-t-il une raison particulière à ce retour ? Est-ce que cela implique Blanche Neige ?
On l'apprend dans le numéro 49, dans la seconde partie de l'histoire intitulée Loups.
Découvre-t-on où est passé Bigby ? Ou est-ce lentement révélé ?
Je l'espère. L'une des forces de la série est que nous avons tout le temps de découvrir chacun des personnages principaux en profondeur. 50 numéros n'ont fait qu'effleurer la surface de ce que nous avons envie de faire. Le Prince Charmant joue aussi un rôle vital dans l'une des histoires de Fables: A Thousand and One Nights of Snowfall, ce qui nous apprend aussi pourquoi il est tel qu'il est au début de la série.
Le Prince Charmant continue de me surprendre à mesure que la série progresse. Je dirai qu'il est même meilleur leader que King Cole. A-t-il encore d'autres facettes que nous n'avons pas vues ?
Comme je l'ai déjà dit, je sais ce que sera la dernière histoire des Fables, si jamais on en arrive au point où il nous faille une dernière histoire. Mais je n'ai pas l'intention d'arriver à cette dernière histoire bientôt, et j'espère même ne jamais en arriver là. Fables est une série en marche, nous continuerons de la faire tant que DC voudra bien la publier.
Vous devez l'avoir déjà dit dans d'autres interviews, mais je n'arrive pas à m'en souvenir : avez-vous l'intention de mettre un terme aux Fables ? (personnellement, j'espère que non).
Oui. Très bientôt.
Reverra-t-on bientôt l'Adversaire ?
J'en doute.
Si l'Adversaire est vaincu un jour, cela signifie-t-il la fin de la série ?
Bien sûr. Dans les histoires à venir, nous apprendrons enfin les noms des enfants de Blanche Neige et Bigby. Nous découvrirons ce qu'a fait Bigby pendant les années où il a quitté Fableville. Nous verrons ce qu'a du faire Cendrillon pour négocier un traité entre Fableville et un autre royaume de Fables - une alliance qui pourrait les mettre un peu plus sur un pied d'égalité avec l'empire de l'Adversaire. Nous saurons ce que cela représente pour Pinocchio d'être le premier fils d'un homme qui possède le monde entier. Et à Noël, nous saurons une bonne fois pour toutes si Santa Claus est un Fable. Et ce sont juste les histoires qui sont en cours. 50 numéros, ce n'est qu'un début les gars.
D'autres choses à dire sur les histoires à venir ?
J'y pensais pendant les numéros de la série originale où Jack se retrouve à Hollywood. C'est alors que Shelly Bond m'a appelé avec la même idée - faire une série dérivée avec Jack - et j'ai commencé à y pensais plus sérieusement.
Bill, quand avez-vous senti que Jack devenait assez intéressant pour avoir son propre titre?
Je connais Matt depuis de nombreuses années comme l'un des meilleurs écrivains que l'on puisse trouver. Si sa capacité à trouver du travail était aussi développée que son incroyable talent d'écriture, nous saurions tous qui il est aujourd'hui. J'ai travaillé avec lui dans une publication qui n'a pas fait long feu Clockwork Storybook. En faisant une série dérivée avec Jack, je ne voulais pas qu'elle devienne juste un Fables Junior. Il fallait que la série ait son propre ton, tout en restant conforme au personnage de base. Amener un autre écrivain pour travailler avec moi sur la série m'a semblé une bonne manière d'y arriver. Une fois que j'ai sérieusement pensé à travailler avec un autre écrivain, Matt s'est imposé comme seul et unique choix. Après en avoir parlé avec Shelly, j'ai appelé Matt et lui ai proposé le job, il a dit « oui », et voilà toute l'histoire.
Comment Matthew Sturges a-t-il été amené à écrire cette série avec vous?
En quelques sortes. Ce numéro de Jack reprend exactement où on s'était arrêté à Hollywood. Jack a un peu d'argent et il fait du stop, cherchant à aller n'importe où à part à Fableville. C'est alors qu'un mystérieux van s'arrête et l'emmène pour commencer l'histoire. Sa mission pour les prochains numéros dépend de ce qui se passe dans ce mystérieux van.
Jack a-t-il une mission particulière dans cette série ?
A cet instant, Jack est trop en colère et amer par rapport à ce que lui a fait le Sheriff Bête de Fableville pour penser à rentrer dans leurs bonnes grâces. Cela pourrait changer avec le temps, mais pas encore. Pour le moment, il ne pense qu'à lui. Il veut tout ce qui pourra le rendre heureux. Parfois ce sont les femmes, parfois la richesse et parfois le plaisir de l'emporter sur ses ennemis (ce qui inclus potentiellement tous les gens qu'il a jamais rencontré).
Il a été banni de Fableville. Accorde-t-il de l'importance au fait de se racheter pour que son exil prenne fin ? Ou est-ce qu'il veut juste faire le fier ?
Oui. Ca a beaucoup d'importance.
Après Hollywood, Jack a pas mal d'argent, et son « pouvoir » s'est amplifié grâce aux films qu'il a fait. Est-ce que ça a de l'importance dans la série d'une manière ou d'une autre ?
Pas grand chose, à part que ça pose les bases pour toute la série à venir. Je vais juste souligner qu'il y a d'autres pouvoirs magiques dans le monde, à part Fableville et ses alliés, et l'Adversaire et le siens.
Que pouvez-vous me dire sur la première histoire de la série ?
Oui, je voudrais de nouveau remercier tous ceux qui lisent régulièrement et fidèlement les Fables, chaque mois. J'espère que vous aurez aussi envie de vous lancer dans les aventures de Jack lorsqu'elles débuteront et dans 1,001 Nights of Snowfall.
Et pour ceux qui ne lisent pas Fables, je vous invite à y jeter un oeil.
Autre chose ?
Je vous en prie.
Merci beaucoup Bill.