Le Nom du vent est le premier roman de Patrick Rothfuss.
Écrit à l'origine en un seul tome, mais trop long pour être publié dans ce format, il a été découpé en une trilogie. Les deux tomes suivants sont donc déjà écrits.
Classique, déjà-vu, pourrait-on dire ? Oui, c'est vrai, Patrick Rothfuss reprend les codes bien connus de la high-fantasy, mais, et c'est plus rare, il le fait avec élégance et brio ! L'écriture est superbe, légère, le style fluide, et plus les pages défilent plus il devient compliqué de s'arrêter. Ce livre arrive à procurer une réelle sensation de manque, un besoin de lire la suite, une difficulté à le reposer.
Cet attrait est renforcé par une singularité : la cohabitation de deux modes de narration : la troisième personne pour le présent de Kvothe, et la première personne pour son passé. Cela rend le héros principal très attachant, met en exergue ses émotions, et on ne peut que compatir aux différents coups durs auxquels il doit faire face.
Le livre n'est pas exempt de tous défauts. On pourra noter certaines longueurs, mais on les oublie vite devant la magie de la lecture. Non, le principal défaut de ce roman, c'est sa fin, ou plutôt devrait-on dire son absence de fin ! Et oui l'histoire s'arrête d'un coup, sans cliffangher rocambolesque ou conclusion rapide, et l'on retrouve les impressions découpages sauvages de romans bien connues des lecteurs français, cette frustration de découvrir un roman incomplet. Comme l'année dernière avec Scott Lynch, Patrick Rothfuss mérite tout le buzz autour de son livre.
La traduction de ce premier tome vient d’être publiée en France par les éditions Bragelonne, qui semble soutenir tout particulièrement cette nouvelle voix du paysage fantasy, au mois d’avril 2009, alors que la suite déjà écrite, The Wise Man's Fear se fait toujours attendre outre-Atlantique.
— Valashu