Douzième livre des Annales du Disque-Monde et deuxième roman du cycle des sorcières de Lancre, Mécomptes de fées voit donc, trois ans après la parution de Trois Soeurcières le retour de Mémé Ciredutemps, Nounou Ogg et Magrat Goussedail.
Cette dernière, nouvellement promue marraine-fée, entraîne malgré elle ses deux aînées vers des terres étrangères -donnant ainsi lieu à d'improbables cartes postales- pour arrêter un conte et ainsi empêcher le mariage d'une servante et d'un prince. Les contes de fées sont en effet à l'honneur dans cet opus, du petit chaperon rouge à la belle au bois dormant en passant par Cendrillon.
Ces récits y sont certes parodiés mais surtout évoqués d'une façon dérangeante, outils dans les mains d'un antagoniste parmi les plus inquiétants et réussi des Annales. Si cette « bonne fée » pour le moins redoutable est un des atouts du livre, celui-ci se vaut également le détour pour son cadre original.
Pratchett a en effet choisi d'établir toute la seconde partie de l'intrigue à Genua, parodie de Nouvelle-Orléans où vaudou, marécage et poulet gombo forment un contre-pouvoir bien trouvé dans cette ville de contes de fées malsaine et tout sauf idéale.
Autre point fort du roman, les relations entre les trois sorcières aux personnalités si différentes sont clairement développées par rapport aux autres volumes du cycle. Mémé Ciredutemps, particulièrement mise en lumière dans certains passages, notamment un certain dialogue en fin d'ouvrage, y gagne en complexité, devenant progressivement une des figures les plus intéressantes des Annales.
Drôle, caustique, parfois touchant, Mécomptes de fées s'avère donc être une réussite qui plaira sans nul doute aux amateurs de Trois Soeurcières.
— K