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Quand nos os retourneront à la terre

Pas de couverture

Résumé

Alice pensait avoir un brillant avenir devant elle... jusqu'au soir de sa mort - laquelle ne marque pourtant pas la fin de son histoire. Le lendemain matin, elle découvre l'inimaginable : elle est devenue une vampire. Sans aucun souvenir des événements de la veille, affamée et horrifiée, elle va tout faire pour retrouver la trace de celle qui l'a transformée, la mystérieuse inconnue avec qui elle a passé la soirée.
Plus d'un siècle auparavant, Charlotte fait la connaissance de Sabine. Très vite, elle trouve en la jeune veuve une confidente, une mentor et même une amante. La nuit où elles se jurent que jamais rien ne pourra les séparer, Sabine fait d'elle une vampire. C'est là le début d'une histoire d'amour passionnelle, longue de plusieurs décennies, qui finit par s'étioler à mesure que les instincts de prédatrice de Sabine prennent le dessus sur son humanité.
Entre les deux femmes commence alors un jeu du chat et de la souris, entre jalousie féroce et promesses éternelles, qui laissera tout un tas de cadavres dans leur sillage... jusqu'à Alice. Dans ce roman à tiroirs dans la veine de La Vie invisible d'Addie Larue, V. E. Schwab tisse un récit de mort, de résurrection, de faim et de rage, mais surtout de vengeance qui saura traverser les âges.

Chronique

Dans ce nouveau roman de Schwab, nous suivrons deux récits, celui de Maria, qui débute au XVIe siècle, et celui d’Alice, ancré dans le XXIe siècle. Et autant prévenir tout de suite, je trouve pour le coup que la quatrième de couverture n’est pas un reflet très fidèle du roman : elle insiste (lourdement) sur des éléments qui interviennent plutôt tardivement dans le récit, puisqu’il faudra attendre le dernier tiers pour qu’on aborde ce qu’on nous vend ici. 
Entre-temps, du côté de Maria, on aura droit à une histoire de vampire somme toute assez classique : meurtres à foison, orgies de sang, vautrage dans le luxe, sensualité débridée. Maria, éprise de liberté et débarrassée d’un mari qui ne voit en elle rien d’autre qu’un moyen d’avoir une descendance, s’enivre du pouvoir dont elle est enfin détentrice. Elle prendra alors un nouveau nom : Sabine. Nous aurons un aperçu de son parcours initiatique, auprès des mentors vampiriques qui lui en apprendront un peu plus sur sa nouvelle condition. Ce sera également l’occasion d’explorer diverses facettes de ce genre de créatures : le prédateur convaincu de sa supériorité, galvanisé par son pouvoir, qui vit tout dans l’excès, et le prudent, qui préfère la parcimonie et garantit sa sécurité avec moult précautions, en s’intégrant parmi les mortels. 
Pour ce qui concerne Alice, la donne sera sensiblement différente. Fraîchement transformée bien malgré elle, la jeune femme est dotée d’une personnalité notablement moins exubérante que celle de Sabine. Et ce bouleversement inattendu ne la réjouit en rien. Si Maria pouvait attirer la sympathie du lecteur, c’est déjà moins le cas lorsqu’elle devient Sabine. En revanche, Alice remporte plus facilement l’adhésion : elle se révèle touchante et attachante. Et surtout, elle paraît plus proche de ce qu’on serait susceptible de ressentir en se réveillant soudain dans la peau d’un vampire…
Enfin, lorsque Alice retrouve Charlotte, ce sera l’histoire de cette dernière qui nous sera contée. Là encore, le personnage est plutôt attachant, mais c’est aussi à ses côtés que l’on va commencer à basculer dans le narratif de la relation toxique, ce qui n’est clairement pas la partie la plus sympathique du roman. Certes, cela illustre le propos selon lequel les vampires perdent petit à petit leur humanité, se dépouillant au fil des années de leurs sentiments pour n’être pratiquement plus définis que par leur nature. Mais cela peut aussi sonner comme une « excuse » un peu facile : il y a des éléments problématiques chez Sabine dès le début, et des non-vampires ont des comportements du même acabit dans la vraie vie. 
Reste que la plume de Schwab sait se faire prenante et que les 750 pages de ce petit pavé défilent plutôt rapidement. Même si mon intérêt s’est clairement émoussé sur la fin (dès lors que la relation entre Charlotte et Sabine occupe une place prépondérante), j’ai dans l’ensemble passé un bon moment.

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