Après Le Bouffon de la Couronne, La Rose et le Serpent était le deuxième titre mis en avant par les Nouvelles éditions ActuSF dans leurs réponses à nos questions en début d'année, avec une belle édition pour un autre joli petit pavé de près de 700 pages.
Celui-ci s'avère toutefois fort digeste car la plume, de bonne qualité, est surtout très fluide et les rebondissements sont suffisamment présents pour maintenir en haleine le lecteur. Mais si tout est bien travaillé et cohérent, rien ne surprendra le lecteur rompu à la fantasy et c'est d'ailleurs le principal reproche que l'on pourra faire, il manque le petit truc qui différencierait ce roman des autres et il apparait un peu trop classique sur de nombreux points.
En premier lieu, au niveau des personnages. le duo formé par le spadassin surdoué à l'épée aux motivations et origines mystérieuses et la jeune mage engagée dans la Brigade impériale idéaliste et naïve mais dédaignée pour sa bâtardise (auquel on ajoutera son père commandant qui semble prêt à tout pour maintenir l'ordre) fonctionne, on s'y attache d'ailleurs assez naturellement, mais il suit un schéma déjà vu et revu et respecte un peu trop leurs archétypes.
L'intrigue, bien qu'agréable à suivre, peine aussi à se démarquer avec son lot habituel de conspirations et complots.
En second plan, la lutte d'une nouvelle école de pensée pour se faire sa place dans l'Empire de Falésie où l'ordre règne en main de maître et la rivalité avec la République Ancorha apportent quelques enjeux géopolitiques et sociaux supplémentaires. Mais si tout est clair et bien construit, là encore, on aimerait bien sortir un peu des chemins habituels.
Petit mot enfin sur l'aspect fantasy, la magie est bien présente mais à petites touches et guère approfondie tandis que l'univers tire vers le moyenâgeux européen des plus classiques.
En résumé, La Rose et le Serpent est un roman solide et attachant, bien écrit, mais auquel il manque la petite étincelle qui le ferait basculer du côté des coups de cœur.
— terriblius