L'Epée de Laurier Rose, le deuxième volet de la trilogie des Royaumes ardents de Tasha Suri, est une suite solide, n'y allons pas par quatre chemins et ne découpons pas les feuilles du laurier en quatre non plus.
L'autrice approfondit un monde richement détaillé et des personnages plus complexes qu'il n'y parait, tout en intensifiant les conflits, tous modes confondus, au cœur du premier livre. L'histoire reprend là où on l'avait laissée, à peu de choses près, et la relation entre Malini et Priya, au cœur de la série, reste un élément central, avec des moments de tension et de tendresse qui captivent les lecteurs.
Le style d'écriture de Tasha Suri est toujours aussi immersif et élégant (précisons que ce deuxième tome a été lu en version originale), ce qui permet aux lecteurs de se plonger facilement dans l'intrigue et de ressentir au plus près les émotions des personnages. Les thèmes de l'amour interdit, de la loyauté et du sacrifice sont ont toujours la part belle ici, ramenant le contexte de fantasy épique à quelque chose de plus intime, par moments du moins.
Cependant, ce tome 2 suscite encore quelques réserves. L'accent mis sur la guerre et les batailles s'avère peut-être un peu forcé dans l'importance qui lui est donné, éclipsant parfois les interactions plus personnelles qui faisaient le charme du premier tome. Dans un autre registre, certaines intrigues secondaires restent inabouties, laissant les lecteurs sur leur faim en attendant la conclusion de la trilogie. Il est logique de conserver quelques cartouches pour son final, mais en l'état, il y a parfois un petit goût de trop peu malgré un roman frisant les 700 pages.
Malgré ces quelques points qu'il faut tout de même signaler, L'Epée de Laurier Rose reste une lecture forte pour les amateurs de fantasy épique. Suri parvient à équilibrer la construction d'un monde vaste et dynamique, avec des arcs nuancés et émouvants. La magie et la mythologie continuent de fasciner, ajoutant une couche de mystère et de danger à l'histoire.
En espérant que le final à venir, d'ores et déjà prometteur, se montre à la hauteur.
— Gillossen