Après un premier tome réussi, les Kloetzer offrent à Noon une seconde aventure (et ils ne comptent manifestement pas en rester là, puisqu’un troisième volume est dores et déjà annoncé).
Il est d’ailleurs possible d’entamer la lecture par ce tome-ci sans avoir lu le précédent, même s’il est évidemment plus confortable de commencer par le premier. Au demeurant, la recette n’a pas fondamentalement changé : nul doute que le roman relève de la sword and sorcery, sauce Fritz Leiber. Il ne s’agit pas de servir du réchauffé ou une pâle imitation, mais bien d’y puiser l’inspiration et de lui rendre hommage, le tout marqué par la patte des auteurs. Ça fonctionnait parfaitement dans Noon du soleil noir, c’est donc en toute confiance que l’on entame ce récit.
Maintenant que Noon est installé en ville, la visite touristique n’est plus de mise. On accède à un autre pan du quotidien, on en découvre les rouages, on croise de nouveaux personnages, plus ou moins importants, plus ou moins emblématiques, bref, on approfondit la découverte. Et l’on compte déjà un bon point : les auteurs parviennent très bien à rendre les lieux vivants, à donner à la ville une teinte qui lui est propre. Ce n’est pas seulement une toile de fond.
Alors qu’ils assistent à une traditionnelle course de chevaux, dont l’importance est toutefois capitale dans ses implications politiques, Noon et Yors vont être témoins d’une scène pour le moins inhabituelle, sous les yeux d’un public ébahi. Ce sera le point de départ d’une enquête tortueuse, à laquelle vont être mêlés plusieurs notables. Et comme les choses arrivent toujours à point nommé, les événements se déroulent alors qu’un mariage diplomatique doit être conclu avec un prince mingol et la délégation qui l’accompagne.
Il y aura de la magie en œuvre, bien sûr, mais pas seulement celle de Noon. Si celle-ci demeure énigmatique, nous découvrons d’autres pratiques, d’autres traditions qui ont cours en ville. Meg, l’adolescente qui s’était jointe au duo dans le premier tome, se dévoile également un peu plus, par petites touches – autrement qu’en préparant le café matinal. L’univers s’enrichit, quelques zones d’ombre s’éclairent, et Noon continue de nous intriguer, tout auréolé de mystères. Yors demeure fidèle à lui-même, un conteur agréable à la gouaille toute personnelle et dont la personnalité transparaît dans la façon de raconter : sa voix contribue au charme du récit. Indéniablement, l’ensemble tient toujours aussi bien la route. Une lecture chaudement recommandée.
— Erkekjetter