Premier du fameux projet des 4 romans « secrets » de l’auteur qui furent écrits durant la période du confinement, Tress de la Mer Emeraude (qui a eu la chance de bénéficier d’un plan marketing très ambitieux pour un roman de fantasy), est un roman pour le moins étrange, par bien des aspects.
Étrange en effet, par ses inspirations qui lorgnent du côté du conte du fée, tout en faisant le choix de mélanger cette atmosphère particulière à son Cosmère.
Et si ce dernier aspect donne à l’ensemble une tonalité relativement unique, faisant ressortir les points forts de l’auteur, notamment sa capacité à étendre son lore tout en développant certains personnages clés de son univers, comme Hoid, il n’en demeure pas moins une certaine incompréhension une fois la dernière page de cette histoire refermée.
En effet, si l’on retire un certain plaisir à découvrir les easter eggs lancés par le personnage de Hoid concernant le world building de l’auteur, tout au long du récit, Tress de la Mer Emeraude n’en demeure pas moins une histoire relativement oubliable.
En premier lieu, parce que les personnages de cette histoire souffrent pratiquement tous d’un manque de développement qui met clairement le récit en défaut. C’est bien simple, aucun personnage secondaire ne semble disposer d’un véritable background, et il est bien difficile de les imaginer vivre leur vie une fois le livre refermé.
Ce manque de caractérisation nuit ainsi à une histoire dont l’intérêt vacille fortement à mesure que les pages se tournent. Car bien entendu, le roman est trop long pour son propre bien. Peut-être qu’une raison à cela tient au fait qu’il est difficile de maintenir l’intérêt du lecteur (en tout cas, celui de votre serviteur) lorsque le récit se passe sur le même bateau durant une trop large majorité du temps. Ce qui donne in fine une étrange impression de lire un livre de voyage qui ne voyage pas vraiment.
Ajoutons à cela que la plupart des événements se déclenchent sans vraiment de raison ni d’explication et semblent souffrir du même manque de développement que les protagonistes qu’ils sont sensés poussés à agir et l’on obtient un roman qui déçoit forcément tant l’auteur nous a habitué à mieux.
Espérons que les trois prochains romans « secrets » se révèlent d'un tout autre calibre.
— Guigz