Parfois, avec certains ouvrages, nous vient la sensation quasi-nostalgique d’une histoire que l’on aurait attendu toute notre enfance et qui n’est jamais venue. Et qu’importe, quand en entamant la lecture, on se rend compte que cette histoire est bien là à présent.
Le Roi et l’Enfant est l’histoire d’un coup de cœur. L’histoire d’un livre un peu grand dans sa forme, que même avec notre taille d’adulte, on se sent perdre quelques années et quelques centimètres quand bien même rien ne le distingue peut-être d’un autre. Mais il y a les superbes illustrations, mais il y a la couverture…L’objet que l’on a entre les mains est alors pareil aux grands livres que l’on voit dans les films derrière lesquels les jeunes héros disparaissent. C’est régressif d’en entamer la lecture, et Fabrice Colin n’hésite en rien à nous livrer un vrai roman de chevalerie sous forme de quête initiatique, de recherches d’origines et de noblesse de cœur.
C’est beau. Les illustrations sont belles, les phrases sont belles et une poésie douce et amère en découle. On se prend d’affection pour Gaspard le temps de quelques pages, petit bonhomme ne manquant aucunement de courage tout en gardant sa pureté d’enfant. Les épreuves qu’il traverse sont classiques peut-être, mais le cheminement est personnel, alors le voyage de Gaspard en devient intemporel. Si la fin peut sembler un peu abrupte, lire ce très beau conte encore et encore nous y fait réfléchir de plus en plus et voyager nous-même, comme une invitation subtile à y chercher notre propre explication.
Le Roi et l’Enfant est de ces histoires qui se partagent, que l’on peut découvrir à n’importe quel âge pour ensuite faire découvrir à d’autres que soi. Un vocabulaire ni puéril, ni infantilisant comme pour ouvrir l’enfant à un autre monde d’histoires où il n’est pas grave de ne pas tout comprendre du premier coup, et des illustrations magiques qui transpirent de lumière.
Chapeau bas à Fabrice Colin et Éloise Scherrer !
— Nephtys