Les histoires de maisons hantées et de manoirs perdus au milieu de nulle part ont toujours ce petit quelque chose, cet attrait donnant envie de jeter un coup d'œil et de pousser la porte. Parfois, les lectures sont décevantes et il n'y a que poussière, banalités et lieux communs entre les lignes du roman mais quelques fois, eh bien, quelques fois on se prend au jeu...
Noemi est une jeune femme mondaine, résolument citadine dont la philosophie semble se réduire à la couleur de ses robes selon l'humour, et de l'art de marcher en talons.
Frivole ? Oui, mais assumée. Idiote ? Non, loin de là et dès lors on comprend que le point fort du roman se trouve dans son héroïne, jeune femme de son temps (les années 50), débrouillarde tout en étant entravée par les liens qu'exigent d'elle la bonne société. Une jeune femme qui ne manque pas de courage, rendant visite à sa cousine souffrante dans l'espoir de trouver la raison de ce mal.
Dans la campagne mexicaine surgit alors ce manoir résolument anglais où semble être parquée la cousine de Noemi. Un manoir, un cimetière, la brume pour les envelopper et rien si ce n'est un chemin dangereusement escarpé pour y accéder. Une recette classique mais qui reste intéressante.
Ironiquement, c'est par son héroïne lumineuse que le roman séduit lorsque tout le reste garde ce goût de classique. Une intrigue intéressante, un mystère à résoudre à la fois simple et complexe et finalement, une histoire presque trop sage qui ne prend pas tant de risques que cela jusqu'à un dernier acte des plus précipités. Une lecture rapide, capable d'être agréable de par son cadre et quelques-uns de ses personnages, qui se lit comme un petit plaisir entre deux ouvrages plus exigeants. Et c'est presque dommage, car le genre horrifique mérite plus que des histoires toujours dites et redites même si certaines font mouche de par leur maîtrise.
Objet de curiosité, Mexican Gothic est donc ce roman trop timide qu'on a apprécié jusqu'à finalement lire la dernière ligne et ensuite oublier pour passer à une toute autre histoire.
Certaines possèdent ce parfum lancinant capable de vous hanter par bribes, mais, ironiquement malgré son sujet, Mexican Gothic n'est pas de celles-là. Un roman vite lu, vite refermé et un peu trop vite oublié.
— Nephtys