Ce tome 4 représente la conclusion parfaite à ce qui nous est finalement présenté comme un premier cycle.
Parfaite mais également inexorable, que l'on connaisse déjà ou pas le destin d'Elric et de sa cruelle patrie.
Elric justement, tiraillé entre Cymoril et Stormbringer, figures dominant de toute leur stature l'empereur qui n'a jamais voulu de ce titre. Un Elric au centre de cet album, écrasant tous les autres personnages à ses côtés. Malgré la soif de pouvoir et de revanche des Jeunes Royaumes avides de conquêtes, c'est son combat, ses doutes, qui constituent le seul moteur, amplement suffisant cela dit, de cette conclusion.
Terrible conclusion, à la hauteur des enjeux épiques et intimes à la fois qui se déploient ici sous nos yeux, dans la démesure de Melniboné et de sa capitale Imrryr. On aurait certes aimé que cette incarnation inédite (et bienvenue) de Cymoril soit un peu plus développée (la fin est tout de même un peu plate et prévisible en ce sens alors que le personnage avait tellement de potentiel) mais c'est l'unique regret qui nous vient à l'esprit. Les auteurs ont vraiment su saisir l'âme, c'est le cas de le dire, de ce cycle, se permettant même quelques élans de créativité, cette fois autour de l'épée maudite de notre anti-héros.
Pour le reste, Glénat a une fois de plus bien fait les choses : préface de nul autre que Jean-Pierre Dionnet ou carnet d'illustrations bonus (avec quelques explications sur le pourquoi du comment de tel design, etc...) pour ce premier tirage. Difficile de ne pas considérer qu'il s'agit là d'un superbe écrin pour une histoire qui méritait bien d'être dépoussiérée pour un nouveau public.
Au début de cette adaptation (en 2013, déjà huit ans !), on espérait un résultat à la hauteur sur la durée.
Il l'est.
— Gillossen