Septième roman des annales du Disque-monde, Pyramides est un des rares ne s'inscrivant pas dans un cycle en particulier.
Cet ouvrage de 350 pages environ est centré, comme son titre l'indique, sur le petit royaume de Jolhimôme, pastiche de l'Egypte antique, avec son polythéisme et sa passion pour les monuments pointus. Divisé en plusieurs parties, pour la première fois depuis La huitième couleur, ce livre suit les pas de Teppic -Pteppicymon-, prince héritier du Jolhimôme et apprenti à la guilde des assassins d'Ankh-Morpork. Notons qu'après Trois Soeurcières Pratchett nous permet à nouveau d'en apprendre un peu plus sur l'une de ces guildes et que c'est une fois de plus un plaisir. Amené à devenir pharaon -et donc dieu vivant- plus tôt qu'il ne l'aurait souhaité, le jeune assassin va donc être amené à découvrir ce que signifie gouverner, entouré par un conseillé prévenant, avec comme tâches entre autre de veiller à ce que le soleil se lève chaque matin et d'appliquer tout le cérémonial attendu d'un monarque. Sans en dévoiler trop sur l'intrigue, Pyramides pose la question de la modernité et du poids des traditions, des rites et de la liberté individuelle.
Doté d'un antagoniste des plus horripilants et réussis que l'on meurt d'envie d’assommer à chaque apparition, l'ouvrage apporte également au lecteur tout ce qu'il désire savoir sur l'embaumement et l'architecture pyramidale quantique et on sent que l'auteur s'est fait plaisir en apportant son regard si particulier sur le Sphinx, le cheval de Troie ou le paradoxe de Zenon. Accessible facilement pour tout non lecteur du Disque-Monde, ce roman aborde avec humour des thématiques sérieuses et permet au passage de comprendre pourquoi le meilleur mathématicien existant mange son déjeuner au dîner.
Si sa lecture est totalement secondaire dans l'histoire du Disque, elle n'en demeure pas moins un plaisir.
— K