Merciful Crows est l'un de ces romans largement mis en avant par son éditeur français à sa sortie, et on peut comprendre pourquoi : une héroïne forte, des enjeux vite posés et un univers accessible représentent bien entendu des éléments faciles à mettre en avant.
Et avec cette simple phrase de présentation, nous avons malheureusement l'impression d'avoir fait le tour du sujet. Si ce premier tome signé Margaret Owen ne constitue pas un "mauvais" livre, il n'a rien de mémorable et on se lasse au fur et à mesure que s'installe une dimension plus que redondante. Les scènes d'action ne peuvent pas tout faire.
Tout en tournant les pages d'un œil un peu trop distrait, on pense à Six of... Crows, entre autres, un peu, mais au bout du compte, les comparaisons, quelles qu'elles soient, ont vite tendance à tourner en défaveur de Merciful Crows. Derrière notre héroïne, courageuse, certes, mais tout de même très creuse (c'est le personnage féminin typique de ce genre de romans, sans rien offrir de neuf), personne ne se distingue vraiment et les protagonistes de second plan, tel que le prince Jasimir, n'évoluent pas vraiment en cours de route, figés dans les attentes aisément déjouées du lecteur. Les personnages ne sont pas aidés par une narration erratique et un style qui oscille entre une noirceur qui semble presque inutile et des dialogues trop légers, quand bien même une grande majorité de nos héros sont jeunes.
Bref, vous l'aurez compris, nous voilà fort circonspects face à cette nouveauté qui semble en fait tellement générique. Car il est bien possible que vous ayez déjà lu la même chose, à quelques menues variables près, une bonne dizaine de fois déjà.
A la limite, ce ne serait pas vraiment gênant si l'exécution était de qualité, mais elle demeure dans le cas présent par trop bancale pour convaincre. Si vous cherchez une lecture d'été à glisser dans votre sac, vous trouverez sans doute mieux.
— Gillossen