Une école de magie ? Encore une ? "Sans moi", vous dites-vous peut-être !
Mais attendez un instant. L'établissement scolaire que l'on croise dans le premier roman de Sarah Gailey, The Osthorne Academy of Young Mages, n'est pas comme les autres. Non pas qu'il soit follement original en tant que tel ; mais il "sonne" vrai, et nous éloigne des clichés façon pensionnat de Poudlard pour nous confronter à un regard plus moderne et sans doute plus naturel, cette histoire se déroulant... en Californie.
Cela dit, l'essentiel du capital sympathie du roman provient de son idée majeure, qui voit l'enquêtrice au centre de cette histoire, Ivy Gamble, ne pas disposer de pouvoirs magiques, contrairement justement aux gens, et suspects, qu'elle côtoie, y compris d'ailleurs sa propre sœur, avec qui elle entretient des rapports "légèrement" compliqués. C'est bien d'ailleurs avant tout la dimension murder mystery de l'enquête d'Ivy qui retient notre attention, même si l'autrice ne s’embarrasse pas toujours de crédibilité, à l'image de la carrière de son héroïne.
Dommage tout de même que la seconde moitié du roman s'avère nettement moins bien troussée que les chapitres précédents. L'action ralentit, les relations entre les personnages s'enlisent (on flirte avec les mauvais côtés du YA à plusieurs reprises), et on ne perçoit plus vraiment de tension dans l'intrigue, un comble tout de même pour une affaire de meurtre. La fin, un peu forcée, n'aide pas d'ailleurs à améliorer cette impression d'avoir affaire à un roman qui aurait demandé encore un peu de travail sur le plan éditorial, afin de profiter pleinement de son potentiel.
Reste bien sûr l'univers, ainsi que la plume de l'autrice, pétillante (on n'est pas vraiment surpris de voir V.E. Schwab le recommander). Mais cela ne suffit pas tout à fait à nous donner le livre que l'on aurait pu espérer.
— Gillossen