Gabriel Katz est un habitué de la littérature de l’imaginaire et ses nombreux écrits de styles variés ont consacré son imagination prolifique, sa narration atypique qui n’hésite pas à recourir au second degré et sa capacité à créer de toutes pièces des personnages truculents. Avec ce premier tome du Serment de l’Orage qui lance la nouvelle collection Young Adult de Bragelonne, Big Bang, l’auteur ne renie pas les éléments qui ont fait son succès.
L’histoire prend place majoritairement au nord de l’Angleterre dans un Moyen-Âge fantasmé que l’auteur prend plaisir à développer avec de nombreuses précisions historiques opportunes. Sans être d’une grande originalité, ce monde où évoluent nos deux héros, les jeunes chevaliers Morgien et Cynon, prend rapidement vie avec une narration imagée qui relate leur quête initiatique à la recherche d’un fief. Parallèlement, l’intrigue donne lieu à un huis clos angoissant mâtiné de fantastique dans le sombre fief de Hollow Grave qui s’avère réussi avec des chevaliers fantomatiques, des cloches spectrales, des épées magiques et des malédictions. Sans se prendre trop au sérieux, maniant avec justesse l’ironie, l’auteur réussi ainsi à créer une atmosphère particulière et harmonieuse. L'histoire quant à elle contient son lot de surprises, en dépit de certains rebondissements moins convaincants, jusqu’à un final ouvert qui appelle une suite.
A l’inverse, la déception viendrait plutôt des différents personnages qui, à quelques exceptions près comme Lord Erwin et Lady Ann, manquent de profondeur et ne suscitent pas l’empathie que nous sommes habitués à trouver dans des romans de cet auteur. Certes, le public visé est plutôt jeune, mais le récit gagnerait à être mis en branle par des personnages moins lisses et moins prévisibles.
Il s’agit donc très clairement d’un tome d’exposition aux nombreux éléments fantastiques intrigants, qui devront toutefois être confirmés et bonifiés dans le second tome pour atteindre le niveau des autres productions de l'auteur.
— Belgarion