Miss Pook et les enfants de la lune, roman signé Bertrand Santini, aurait vite fait de vous induire en erreur au premier abord. Si l'on se fie à ses premières pages, on pourrait s'imaginer avoir simplement affaire à un ersatz de Mary Poppins, pas forcément désagréable, au contraire, mais n'allant pas chercher plus loin. C'est une première impression trompeuse, car le récit bascule peu à peu avec délice vers quelque chose, disons... de plus... dérangeant !
Mais ce n'est pas le moment d'en dire plus justement. Le roman m'a plusieurs fois évoqué une ambiance proche de celle des Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire, notamment à travers ses personnages principaux, du côté des enfants. La Miss Pook qui donne son titre au roman se retrouve bien sûr quant à elle au centre de l'intrigue, mais elle n'est donc pas seule à s'illustrer en moins de 200 pages.
Les protagonistes sont dans l'ensemble bien campés et immédiatement à l'aise dans leur rôle, même si, certes, ils sont rares à se montrer vraiment marquants en tant que tels. Mais ce n'est pas non plus le point névralgique du roman, qui se distingue avant tout par ses dialogues enlevés et son rythme souvent échevelé. On ne s'ennuie pas une seconde et le suspense est particulièrement bien géré, et ce de bout en bout. On peut d'ailleurs au passage accorder une mention particulière à la toute fin du roman, qui, toute logique qu'elle soit, n'en demeure pas moins assez frappante, et plus sombre encore qu'on ne l'aurait cru à peine quelques pages plus tôt.
Miss Pook et les enfants de la lune s'avère mine de rien un roman Jeunesse déroutant à plusieurs reprises, mais c'est aussi pour cela qu'il nous a séduit. Si vous cherchez une gouvernante bien différente de la normale, on vous la recommande chaudement !
— Goldberry