Lady Mechanika est un comics qui met en scène une héroïne aux courbes voluptueuses et aux membres mécaniques dans un univers d’inspiration steampunk. Pour ce premier tome, ce sont les quatre premiers chapitres d’une intrigue qui nous sont dévoilés, permettant de découvrir à la fois le monde de Lady Mechanika et, bien sûr, le personnage lui-même.
Dès les premières pages, l’action est lancée : le lecteur débaroule en pleine course-poursuite qui voit notre demoiselle aux trousses d’une énigmatique créature. Sauf qu’elle n’est pas la seule à s’y intéresser, ce qui permet d’introduire un antagoniste que l’on devine amené à devenir l’ennemi récurrent. Il s’agit de Blackpool, un richissime fabricant d’armes qui semble s’intéresser de près aux éléments mécaniques de Mechanika. Le dessin est plutôt soigné et les couleurs sombres de l’introduction concordent parfaitement avec le ton donné et la tension palpable entre les protagonistes : le début donne tout à fait envie de poursuivre la lecture et de plonger dans la véritable intrigue de cet épisode, qui commence avec le premier chapitre.
Au menu, nous aurons une demoiselle à l’identité inconnue qui est- retrouvée morte, son corps passablement modifié, un peu de la même façon que celui de l’héroïne. Voilà qui suscite la légitime curiosité de notre lady mécanique, bien décidée à enquêter. Elle n’est toutefois pas la seule à porter autant d’intérêt à cette macabre découverte et il lui faudra un minimum de finesse pour parvenir à ses fins.
Ce tome d’introduction pose les bases : sont ainsi présentés le grand méchant plein aux as mais à la moralité douteuse et à l’ambition galopante, le side-kick un peu loser mais utile et rigolo, l’héroïne badass aux prises avec son passé flou, et sa rivale nettement moins fréquentable, bien aigrie comme il faut, qui cultive la rancœur comme d’autres les plantes vertes. Des personnages centraux très archétypaux, donc, et les rôles secondaires ne sont pas forcément beaucoup plus palpitants – certains s’en sortent cependant mieux que d’autres ! On notera toutefois la renversante inspiration – ô combien maladroite – qui prénomma un Rom « Gitano »…
L’univers ne viendra pas bouleverser la donne : rien de follement nouveau sous le soleil de Mechanika, la ville la plus moderne du Commonwealth. Ce sont encore les personnages qui parviennent le plus à retenir l’attention, comme ce Blackpool dont on ne sait finalement pas grand-chose ou Lewis et ses drames personnels. Sans être d’une originalité débordante, ce volume parvient toutefois à susciter la curiosité, suffisamment en tout cas pour qu’il vienne l’envie de lire la suite et d’en découvrir un peu plus sur Lady Mechanika.
— Erkekjetter