Ecrit en 1987 et paru en France 7 ans plus tard, La huitième fille, troisième roman des Annales du Disque-monde, est, comme les suivants, un ouvrage se suffisant à lui-même. Point ici de vaste panorama et présentation de l'univers mais une intrigue resserrée sur quelques lieux dans un court roman de moins de 300 pages. Son scénario repose entièrement sur un constat effectué par Terry Pratchett alors qu'il cherchait quel cliché de la fantasy parodier : la séparation nette, classique, entre la magie pratiquée par les femmes et celle pratiquée par les hommes dans la plupart des ouvrages. Entre mages et sorcières. D'où le questionnement de l'auteur : imagineriez-vous Gandalf au féminin ? Où plutôt, que se passerait-il si le huitième fils encore vagissant d'un huitième fils et fraîchement doté d'un bourdon s'avérait être en réalité, une fille ? Et ce surtout si Esk, la demoiselle en question -inspirée par la fille même de l'écrivain- se voyait encadrée par Mémé Ciredutemps en personne ? Questionnant certains clichés -et permettant ainsi de dresser de nombreux parallèles extérieur au roman- la Huitième fille vaut surtout pour ses deux personnages féminins principaux -particulièrement attachants- avec quelques dialogues savoureux (ô, têtologie !). Il constitue ainsi un préambule bref et divertissant à la série des Sorcières et une entrée probablement déjà plus recommandable que les deux premiers.
— K