Après un délicieux The Bear and the Nightingale, voici le tome 2 de la Winternight Trilogy de Katherine Arden.
Pas de surprise : si le premier roman de l'auteure vous avait plu, alors sachez que celui-ci vous emportera tout autant dans ses contrées froides et pleines de mystère, même si l'on prend cette fois la direction de l'impressionnante cité de Moscou. Comme le premier tome, il faut toutefois un petit moment avant de se replonger pour de bon dans cette atmosphère de conte pour adultes teinté de classicisme. C'est en tout cas un roman fait pour être savouré, pas dévoré.
Le personnage de Vasya gagne en profondeur ici, mais risque aussi de décevoir certains lecteurs, si vous recherchez avant tout une héroïne admirable en tous points. Quoi qu'il en soit, Arden réussit à livrer un portrait de la jeune fille contrasté, et qui ne cherche pas à cacher ses défauts d'un coup de balai derrière un rideau. Certains de ses choix sont clairement moralement discutables, ce qui permet au moins d'établir un contraste bienvenu avec la plupart des personnages masculins pas forcément très bien lotis eux-mêmes dans ce domaine...
Au-delà de cette donne, l'univers russe s'avère toujours aussi plaisant, même si loin d'être sans danger, évidemment (avec la "ficelle" classique en apparence du personnage féminin déguisé en homme), y compris pourquoi pas plus politiques, avec par exemple, aussi, un folklore davantage exploité qui contribue à donner l'impression d'avoir affaire à un deuxième tome plus complexe, sans même oublier le rôle... des chevaux.
L'un dans l'autre, c'est une réussite, très agréable à la lecture et non dénuée d'une certaine dureté par ailleurs. Le tome 3, The Winter of the Witch, doit quant à lui arriver en anglais dès ce mois d'août (2018) !
— Gillossen