Après un premier tome aux idées intéressantes, Feldrik Rivat retourne à son Paris délicieusement steampunk de la fin du XIXème siècle et reprend son récit peu de temps après la fin du tome 1. Dans ce nouvel opus, nous suivons toujours Louis Bertillon et ses compagnons dans leurs pérégrinations pour identifier les responsables et les plans obscurs de l’Ordre du Chrysanthème Noir, l’aspect enquête policière s’effaçant pour s’orienter davantage vers un récit conspirationniste.
Une nouvelle société s’annonce, parfois de manière brutale, et c’est une véritable course contre la montre qui s’instaure entre les différents protagonistes. De nouveaux personnages font leur apparition et certains seconds rôles du tome 1 acquièrent une consistance plus importante, au premier rang desquels il convient de citer la délicieuse et retorse Clémence Prud’hon. Les rebondissements s’enchaînent alors que les brumes de l’intrigue se dissipent lentement au gré des révélations savamment dosées par l’auteur, jusqu’à une fin tout à fait satisfaisante, mais qui laisse toutefois un goût d’inachevé. Les errements de l’intrigue se font moins ressentir que dans le tome 1, en dépit de quelques temps morts inévitables.
L’aspect scientifique de l’histoire en revanche est toujours présent dans le milieu scientifique florissant de cette fin de siècle, trop par moment avec certaines descriptions techniques qui s’avèrent au final relativement indigestes. De manière générale, si la plume de Feldrik Rivat est impressionnante d’érudition et de richesse dans les descriptions, elle nécessite toutefois un réel investissement du lecteur. Devant cette lecture non exempte d’une certaine lourdeur, il ne peut se contenter d’être un spectateur passif, sous peine de voir de nombreuses subtilités lui échapper.
Toutefois, la joie de retrouver tous les grands noms de ceux qui ont contribué à révolutionner leur société reste intacte, et c’est avec un réel plaisir, en dépit des défauts, que le lecteur progresse dans ce Paris steampunk revisité par l’imagination fertile de Feldrik Rivat.
— Belgarion