Et de deux ! Huit ans après Le Héros des siècles, qui marquait la fin de Fils-des-Brumes, le très prolifique Brandon Sanderson (également connu sous son nom de super-héros, « Brandonator ») conclut ici une nouvelle série. Comme on pouvait s’y attendre, Calamity est un final explosif, nerveux… et un peu amer, aussi. La mission des Redresseurs, déjà difficile, est d’autant plus ardue maintenant que le super-vilain de l’histoire est un ancien ami et mentor.
La disparition de plusieurs personnages à la fin de Firefight et le passage de Prof du côté obscur impliquent nécessairement un remaniement de l’équipe. Sans surprise, c’est désormais David qui dirige les Redresseurs, armé de son optimisme forcené et de sa connaissance encyclopédique des Épiques et de leurs pouvoirs. Avantage de cette réorganisation forcée : la troupe est désormais plus restreinte, ce qui permet de creuser davantage les personnages, à commencer par Megan et Mizzy, qui prennent enfin un peu de consistance.
Fidèle à lui-même, Brandonator rassemble dans Calamity tous les éléments déjà largement éprouvés dans son impressionnante bibliographie. World-building, check : après Newcago et Babilar, David et sa bande échouent à Ildithia, une Atlanta post-Calamité où le moindre élément urbain a été changé en sel et connaît un cycle de vie d’une semaine. Fin inattendue, check : Sanderson amène son histoire à une conclusion qu’on n’attend pas forcément, mais qui, rétrospectivement, s’avère parfaitement logique et en phase avec les tomes précédents. Système de magie conçu avec une rigueur scientifique, check : bien que l’auteur ne cherche jamais à expliquer l’inexplicable et qu’une part de mystère demeure, l’ensemble reste extrêmement solide et cohérent.
Firefight proposait un véritable festival de nouveaux Épiques, qu’il aurait été difficile de reproduire dans Calamity sans donner l’impression de trop en faire. Cette fois-ci, Sanderson renonce à la quantité au profit de la qualité et nous offre plusieurs scènes de combats grandioses où les super-pouvoirs sont exploités au maximum.
Malgré une note plus nostalgique (et une ambiance qui transpire parfois la culpabilité et les regrets), Calamity est largement à la hauteur des attentes et conclut à merveille une série particulièrement distrayante. L’enthousiasme de l’auteur pour cette petite « récréation » entre deux tomes d’une « beaucouplogie » est palpable et contagieux. Les incursions hors du Cosmère lui réussissent, et au rythme où l’homme écrit, on ne peut que souhaiter en lire d’autres très bientôt.
— Saffron