Après un premier tome réussi, Gabriel Katz nous livre ici la suite de sa série de fantasy à la sauce politico-religieuse. Le précédent volet nous avait laissé sur un retournement de situation qui semblait changer totalement la donne de l'histoire, et autant vous l'annoncer de suite, l'auteur utilise le même procédé ici, mais à un niveau encore supérieur.
On se focalise ici sur Desmeon, déjà présenté dans La marche du prophète, et qui prend la place de Leth Marek. Ce changement de héros reflète le changement de ton du récit. L'intrigue prend de l'ampleur, les cartes sont rebattues et les repères du lecteur chamboulés, car le culte d'Ochin se révèle être plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord…
Les révélations s’enchaînent tout au long du texte, et font que l'on tourne les pages du roman avec fébrilité pour savoir ce qui arrive aux personnages, dont certains sont vraiment attachants, comme Synden ou Hoargen, tandis que d'autres se révèlent de plus en plus antipathiques…
Le roman est bien ficelé, et si il n'est pas exempt de menus défauts (comme par exemple la peu réaliste propagation des idées du culte d'Ochin dans Kyrénia), les thématiques abordées par Gabriel Katz sont maîtrisées, et les questions soulevées pertinentes, en plus d'être d'actualité. Si l'ensemble reste d'une facture plutôt classique, les originalités de cette série en font une œuvre un peu à part dans le paysage actuel de la fantasy.
Au final, Gabriel Katz nous offre ici un roman prenant, poignant à certains égards, et d'une profondeur qu'on ne soupçonnait pas à la lecture du premier tome, pour notre plus grand plaisir. Comparé au précédent opus, ce Monde de l'envers est peut-être encore meilleur, notamment dans le traitement des personnages et grâce aux rebondissements qui le parsèment.
En tout cas, c'est une vraie réussite, et on attend une suite avec impatience !
— gilthanas