Et de cinq pour la publication française ! Saluons tout d'abord pour cette fois Le Pré aux Clercs, qui maintient le rythme et semble bien décidé à mettre en avant l'œuvre de Stephen R. Donaldson, qui le mérite par ailleurs amplement.
Et avec ce nouveau roman, nous revoilà dans la fameuse catégorie du deuxième volume d'une trilogie. Mais l'auteur connaît les risques. Entre son sens du spectacle lors des séquences épiques et l'évolution des relations de notre duo vedette, on ne peut pas dire qu'il ne se passe rien ici et que la seule utilité de ce tome n'est autre que de nous promener jusqu'au début du troisième et dernier. Il faut dire que ce tome 2 - ou plutôt 5 - est précisément un peu plus tourné vers l'action que celui qui ouvrait cette deuxième trilogie, et que l'auteur sait faire toujours autant preuve d'une grande imagination pour nous entraîner à la suite de son héros.
Et il faut bien ça ! Car de ce point de vue, Thomas Covenant en lui-même n'a pas réellement changé. Heureusement, il se fait un peu moins présent, et surtout, Donaldson a trouvé avec le personnage de Linden Avery quelqu'un sachant offrir un véritable miroir à son personnage principal, leurs relations rebondissant souvent, et parfois même d'une page à l'autre. En cela, l'auteur a trouvé la parade pour éviter la redite.
Toutefois, cela n'empêchera pas le lecteur d'afficher deux petits regrets : tout d'abord, dans la première moitié du roman, on ne peut pas dire que, logique ou non, le rythme du récit soit particulièrement enlevé, alors que certaines choses s'y prêtaient pourtant. Soit, choix de l'auteur, qui se rattrape ensuite. Quant à la redite évoquée, elle se retrouve tout de même dans la menace sur les traces de nos héros. Donaldson emploie pour la troisième fois les mêmes ficelles, qui pourraient même prendre des allures de corde, sans le talent de plume de l'auteur.
Une continuation en beauté.
— Gillossen