De retour sans grand enthousiasme - ça vous étonne ? - dans le Fief, on retrouve un Thomas digne de lui-même pour cette seconde chronique de ses aventures... Et malgré les quarante ans de décalage alors qu'il n'est resté dans le "monde réel" pas plus de quelques semaines de son côté, il n'y a vraiment pas de quoi se sentir dépaysé.
Les ingrédients sont toujours les mêmes : les blessures de la vie (dans les deux mondes), la mélancolie, les regrets ou au contraire une ironie mordante et sans regret... La personnalité de Thomas, son indécision parfois, son pessimisme surtout, n'ont pas changé. Bien sûr, cela peut également apporter une dose de réalisme. On est loin du preux chevalier se lançant au combat sans réfléchir ! Mais si cela vous avait quelque peu dérangé dans le premier tome, ne vous attendez pas à modifier radicalement votre opinion sur ce "héros" ! Le comportement d'Elena, personnage très important de cette suite, pourra également sans doute faire tiquer par moments. Le lecteur se sent ainsi parfois réellement frustré !
Quant à l'histoire, porté par la richesse et la facilité de plume de l'auteur (plus fluide là aussi), elle se suit avec intérêt, ménageant même quelques retournements de situations bienvenus, dans un univers parfois toujours aussi cliché, même s'il ne s'agit le plus souvent que d'une façade, masquant une profondeur bien réelle. Et au-delà de la structure du récit, si le premier tome vous avait semblé quelque peu chiche en action, ce tome 2 relève le gant, l'échelle des affrontements grimpant d'un cran ou même de deux.
Une suite dans la ligne du premier, mais plus réussi dans l'ensemble, que l'on évoque le fond ou la forme.
— Gillossen