Naissance d'un Empire fait suite chronologiquement au diptyque consacré à la Guerre des Sardes (tomes 17 & 18). Situé deux ans après, on y retrouve certains personnages (le nouvel empereur Louis, Amarelle, désormais matriarche de la partie orientale de l'Ordre).
Le diplomate Lorta est la figure centrale du tome : de par son rôle et sa fonction d'agent double, il (et, à travers lui, le lecteur) est dans une position privilégiée pour observer les événements... et ils sont nombreux !
Naissance d'un Empire fait en effet la part belle aux intrigues. Le scénario d'Ange excelle à nous montrer les jeux de pouvoirs et les compromissions auxquels les diverses factions se livrent. La partie graphique est confiée à Looky qui, pour son deuxième tome de la série, après Toutes les Mille et Une Lunes, livre une prestation très convaincante. Il donne aux personnages un air dur, buriné par les événements (Louis, Amarelle, la jeune sarde du début), bien servi par une colorisation aux tonalités ocres.
Les scènes d'actions sont peu nombreuses, et le traditionnel dragon, qui n'apparaît d'ailleurs qu'à la toute fin du tome, est pratiquement un "passage obligé" dont on aurait pu se passer... ou presque, car il permet quand même d'apporter une réponse ambigüe à la question l'ordre des chevaliers dragons doit-il se mêler de la politique ?.
Bénéficiant d'un scénario particulièrement dense et d'une excellente fin (les trois dernières pages sont particulièrement réussies), ce vingtième opus se hisse au niveau des meilleurs tomes de la série.
A noter que la troisième de couverture présente une fresque qui permet de placer chacun des tomes dans la chronologie de la série, une initiative judicieuse.
— JohnDoe