Ce premier tome de la nouvelle série de Gabriel Katz, Aeternia, entraîne le lecteur dans un monde de complots et de trahisons sur fond de conflit religieux. Étrangement d’actualité.
Il s'agit d'une thématique qui avait également été traitée avec brio par Ange dans la trilogie Ayesha. Mais Gabriel Katz a lui aussi un véritable talent, celui d’emporter le lecteur à sa suite et de l’impliquer affectivement dans le destin des personnages, aussi bien principaux que secondaires. Comme dans Le Puits des mémoires, les personnages de La Marche du prophète sont hauts en couleur, mémorables tandis que les dialogues se montrent piquants et savoureux. Alors on s’attache, on les suit, on s’inquiète et on rit. On vit le récit.
L’histoire elle-même se déroule dans le même univers que Le Puits des mémoires ou La Maîtresse de guerre. Les lecteurs déjà familiers avec les romans de Gabriel Katz seront donc ravis de retrouver un univers qui ne cesse de s’enrichir. Pour autant, que les nouveaux lecteurs soient rassurés : cet arrière-plan n’est absolument pas un frein à la compréhension et à l’immersion au cœur du récit. Au contraire, c’est comme un amuse-bouche qui invite à la découverte tant cette richesse est tangible tout en étant subtile. Le roman lui-même est construit comme un immense crescendo, ce qui, doublé à l’attachement que l'on éprouve pour les différents protagonistes, fait de ce premier tome un véritable page turner. Et ce qui, il faut l’avouer, rend le cliffhanger final d’autant plus frustrant.
A titre personnel, Aeternia n’a pas été le coup de cœur que fut Le Puits des mémoires. Pour autant, c’est un ouvrage vivant, immersif et réflexif. Enfin, la plume de Gabriel Katz représente un véritable atout qui sert parfaitement son récit et lui donne un rythme vif et soutenu.
— Alethia