Après quatre années d'absence, la série de Michel Robert, la fille des clans, revient en librairie avec la parution très attendue de ce tome 2. En effet, les aficionados de MMO avaient apprécié de se retrouver en terrain connu, et les amoureux de fantasy endiablée donnant la part belle à l'action et aux combats avaient également trouvé leur bonheur avec cette nouvelle série de l'auteur.
Le tome 2 se poursuit sur les mêmes bases que le premier avec un savant mélange de combats décrits de manière réaliste et dynamique, de rebondissements en cascade et de relations inter-personnages relativement poussées. Les scènes de bataille et de combats à l'arme blanche sont toujours aussi jouissives et constituent l'un des points forts de l'histoire. Les héros principaux gagnent également en profondeur et s'avèrent majoritairement aussi plaisants qu'intéressants à suivre, à l'instar du couple attachant formé par Rorqual et Valéna, ou encore de la plupart des membres de l'escouade des bannis aux caractères bien trempés.
La recette, déjà éprouvée dans le principal cycle de Michel Robert l'Agent des Ombres, fonctionne encore ici, mais seulement jusqu'à un certain point. En effet, la nouvelle série souffre de la comparaison avec le cycle phare de l'auteur, à l'instar du petit dernier de la famille qui essaie d'imiter son vénérable aîné avec des résultats mitigés. Certains points s'avèrent notamment gênants.
Tout d'abord la relation unissant l'impétueuse Malken et l'elfe soleil Aidhan Flynn, tous deux appartenant à des camps adverses, voués à s'entredéchirer, force trop le trait et se révèle d'un convenu fort décevant. Leur charisme respectif se retrouve à l'avenant.
En outre, l'intrigue certes très rythmée ne s'affranchit pas du défaut du premier volume consistant en de trop fréquentes heureuses coïncidences permettant à notre héroïne de se tirer de toute situation fâcheuse. Par ailleurs l'histoire, relativement courte dans ce tome 2, ne concrétise pas son potentiel et ne se dévoile pas plus aux yeux du lecteur qui devra attendre le tome suivant.
Enfin, si beaucoup de méchants dans les romans de Michel Robert relèvent d'un grand manichéisme dans le style rafraîchissant de certains westerns spaghettis, ceux de la fille des clans s'avèrent encore plus dénués de nuance. Les quelques pages qui leur sont consacrées ne parviennent pas à leur donner assez de profondeur, et, partant de là, de charisme.
Ce volume 2 s'avère au final décevant, surtout si on le compare aux dernières sorties de l'Agent des Ombres, et peine à révéler son potentiel en dépit de ses points forts et de l'envie palpable de l'auteur dans l'écriture des aventures de Malken. Il reste à espérer que le tome suivant renverse la tendance.
— Belgarion