Avec ce 22eme recueil, Bill Willingham prend un nouveau tournant, un de plus, et du genre à nous laisser quelque peu perplexe.
Après un passage sur les terres du Magicien d’Oz avec pour l’occasion une approche graphique intéressante et qui tranche de ce que l’on voit habituellement dans la série, le gros morceau de l'album arrive bien vite et on se demande si c’était la meilleure façon d’aborder un tel sujet. D’une part, même si Blanche Neige se « débat », le personnage paraît longtemps étrangement passif, misant sur le retour d’un Bigby évidemment déchaîné quand il s’aperçoit que sa femme manque à l’appel. Vient donc ensuite le grand moment du tome, même si l’auteur se ménage une porte de sortie… Et on a un peu envie de dire : tout ça pour ça… Quoique, dans l’ensemble, le tout est bien fait. Difficile de mettre en cause les talents de narrateur de Willingham. Et il n’y a évidemment pas de quoi remettre en cause les fondements mêmes de la série.
Toutefois, pour l’instant, faute d’une mise en scène vraiment choc ou d’une approche réellement marquante, on se contentera de faire la moue sans trop y croire… Il ne peut pas en être ainsi, pas si vite, pas aussi simplement, quand bien même cette lecture en elle-même se révèle toujours aussi dense. Et si c’est le cas, l’auteur ne nous laisse pas le temps de nous appesantir dessus, reprenant le cours des évènements laissés en plan dans le tome 20.
Alors, on va donc attendre la suite, patiemment et en gardant en tête certaines interrogations. D’autant que la fin approche bel et bien…
— Gillossen