Commençons cette chronique par une belle histoire, celle de l’auteur. Au printemps 2012, Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama lancent un concours ouvert à tous ceux qui rêvent d’écrire pour la jeunesse. Un jury composé d’éditeurs, d’auteurs, de libraires et de lecteurs a dû départager 1362 manuscrits et c’est La Passe-Miroir, Les Fiancés de l’hiver qui a su les conquérir.
Et une fois l’ouvrage terminé, on ne peut que comprendre leur engouement pour ce récit. Tout d’abord, l’univers est si prégnant que l’on s’immerge totalement dans le récit. Dans une ambiance Belle Époque, on découvre un univers riche et foisonnant, empreint de magie et d’illusions. Sans trop en dévoiler, on rencontre dans Les Fiancés de l’hiver, des familles qui possèdent chacune un pouvoir différent. Elles usent de ce pouvoir et de leurs positions pour rester dans les bonnes grâces de leur Esprit de Famille.
Pour le moment, on sait peu de choses sur la construction même de l’univers, si ce n’est qu’il est fragmenté et séparé en Arches où vivent les Esprits de Famille et leurs descendants respectifs suite à l’implosion de leur monde.
Outre la création d’un univers intrigant, Christelle Dabos a su donner vie à des personnages véritablement mémorables. Et ce, des personnages principaux, Thorn et Ophélie, aux domestiques qui gravitent dans l’Arche. On les sent vivre et ils ont chacun une personnalité propre qui les rend attachants ou effrayants mais en tout cas, jamais neutres, anodins ou anecdotiques. Il est à parier que ces personnages resteront avec vous bien après la lecture.
À travers les lignes de ce roman, Ophélie transmet énergie et courage (et une réflexion finale sur la lecture qui reste joliment en tête) tandis que Thorn, drapé dans sa froideur, est un personnage complexe et calculateur. Leurs différences s’accordent pour créer une dynamique intéressante et prometteuse.
La plume de Christelle Dabos est à la hauteur de son univers ambitieux et de ses personnages. Elle insuffle au récit un rythme et des couleurs qui font que l’on ne repose que difficilement cet ouvrage de près de cinq cents pages. On le fait sien, on s’y plonge et on en ressort avec la sensation d’avoir lu quelque chose de beau.
Il va sans dire que c’est avec énormément d’impatience que nous attendons le deuxième tome des aventures de la Passe-Miroir.
— Alethia