En dépit du succès du Bois des Vierges, Béatrice Tillier et Jean Dufaux, en se limitant à une trilogie sans se laisser tenter par une rallonge du cycle, apportent ici leur dernière pierre à l'édifice. Les armées animales et humaines se précipitent dans une guerre sans merci, alors qu'Aube et Clam essaient de survivre tout en s'efforçant d'apporter une solution à ce conflit sanglant généré par Aube. Les drames personnels se mêlent aux conflits de races et laissent exsuder toute la rancoeur qui s'était accumulée au fil des ans. Les fils du Destin se resserrent petit à petit pour amener les différents protagonistes dans un final à la fois classique et d'une grande beauté.
Dans leur version moderne et très personnelle de la Belle et la Bête, les deux auteurs clôturent une histoire très prenante et touchante qui brode sur des thèmes universels magnifiquement mis en valeur par la plume incisive de Jean Dufaux, qui n'en est pas à son coup d'essai.
L'Amour, décrit et mis en scène avec passion, sert ici de point d'ancrage et d'espoir en l'avenir dans un monde qui vire à la tragédie.
Voilà pour le fond. Quant à la forme, les dessins très expressifs de Béatrice Tillier, ainsi que le choix des couleurs, qui oscillent souvent entre le sombre et l'écarlate, sont toujours aussi beaux et font de cette trilogie un chef-d'oeuvre visuel.
Ce tome 3 clôture parfaitement une série certes courte, mais admirablement ciselée par deux maîtres orfèvres qui expriment ici tout leur talent.
— Belgarion