Quand on se lance dans le troisième et dernier tome d’une saga que l’on a beaucoup aimée, excitation et appréhension se mêlent souvent et demeurent jusqu’à la dernière page. Il y a tant en jeu pour le lecteur passionné.
Gabriel Katz n’a jamais ménagé ses lecteurs, et c’est encore une fois le cas dans Les Terres de cristal. En effet, c’est presque avec crainte que l’on avance dans le roman tant le destin des principaux protagonistes est incertain. De fait, la lecture devient totalement prenante, accrochés que nous sommes aux avancements de l’intrigue.
Encore une fois, Gabriel Katz évite tout manichéisme. Sa propension à démonter soigneusement les espoirs du lecteur fait même de cette saga un jeu de nuances où le cynisme acerbe des personnages permet de faire face à l’injustice. D’ailleurs, si l’humour est moins présent dans ce dernier tome, les répliques font toujours mouche.
Je ne vous dévoilerai rien de l’intrigue de ce dernier opus, mais sachez que dans Le Puits des mémoires, le jeu des pouvoirs est un jeu de dupe, et que celui qui a le pouvoir n’est pas nécessairement celui qui fait usage de son épée.
Cette réalisation emmène Karib, Olen et Nils au-delà de la simple quête de vengeance. Apprenant à maîtriser leurs premières vies tout en s’en construisant une autre, ils s’insèrent dans ce jeu d’échecs pour ne plus être des pions. Mais que devient la justice et quelle satisfaction en tirer quand on accepte de jouer ?
Le lecteur fait aussi partie de ce jeu. Gabriel Katz s’amuse ainsi avec le lecteur en lui offrant un chapitre 58 inattendu (et qui a piégé la « mauvaise » lectrice que je suis). C’est une vraie bonne idée qui plaira à tous ceux qui n’aiment pas rester sans réponse.
Les Terres de cristal clôt en beauté la trilogie. C’est avec une certaine mélancolie que j’ai refermé ce livre, pas encore tout à fait prête à dire au revoir à des personnages marquants.
Le Puits des mémoires est une série réussie qui mérite d’être lue grâce à une intrigue rondement menée et nuancée, une plume réjouissante et des personnages mémorables. A bientôt, Gabriel Katz !
— Alethia