La Rage d'un roi démon poursuit l'intrigue de La Guerre des serpents, où la reine d'Émeraude menace d'envahir tout le royaume de Krondor. Seulement, cette fois l'invasion arrive pour de bon et menace de tout dévaster sur son passage car les ennemis recherchent en réalité à atteindre la pierre de vie à Sethanon, artefact capable de tout détruire sur la planète.
Feist nous gratifie d'un troisième tome toujours aussi intense où ses héros essaient de s'en sortir au milieu d'un maelström de chaos et de mort. Encore une fois l'auteur met en place sa recette qui marche où Pug, Erik et leurs amis doivent sauver tout l'univers qui est mis en danger par cette invasion orchestrée par les démons et les maléfiques prêtres serpents.
A défaut d'originalité, le talent de conteur de l'écrivain alterne habilement les moments forts et les passages plus calmes au milieu d'une intrigue complexe où cette fois les révélations apparaissent et mettent en valeur la richesse de ce monde imaginaire qui dépasse les frontières de Midkemia pour s'étendre à tout un univers organisé.
De plus, pour donner plus de réalisme à l'intrigue, le livre n'hésite pas à faire tuer quelques héros importants dans la bataille afin d'accentuer le message émotionnel. Ce côté plus sombre permet d'accrocher à l'histoire en se demandant souvent lequel des personnages va être amené à disparaître.
Si l'histoire est haletante, j'ai trouvé néanmoins dommage de voir une surenchère de combats où les armées atteignent un nombre de plus en plus extraordinaire qui fait perdre au récit de sa crédibilité. Dans sa volonté de mettre en avant l'importance et le caractère titanesque de cette lutte manichéenne entre le bien et le mal, Feist ne réussit qu'à énerver le lecteur par cette utilisation abusive du nombre.
Au final, ce troisième tome est important car il apporte des révélations qui soulignent le travail minutieux de construction de cet univers de fantasy et la richesse de cette œuvre s'étalant sur plusieurs générations. En dépit de cette propension à l'exagération et au caractère peu original de la menace, le lecteur amateur passera un bon moment.
— Belgarion