Une génération après les évènements du Boucanier du roi, Feist nous ressort une nouvelle aventure sur son monde fétiche de Midkémia (en quatre volumes, s'il vous plaît).
Cette fois, pour faire dans l'originalité, les maléfiques prêtres serpents, les pantathians, ont décidé de monter un complot encore plus machiavélique visant à détruire tous les êtres vivants de Midkémia, et plus particulièrement de Krondor où est caché l'artefact légendaire de la pierre de vie. Une folle course contre la montre commence alors pour les nouveaux héros du royaume, placés sous le commandement de Calis, le fils de Thomas, consort de la reine des elfes et valheru.
Vous l'avez compris, l'histoire n'a rien de fantastique et les héros ne sont pas non plus extraordinaires (un jeune homme musclé qui ne veut pas faire de mal au début, un autre jeune homme fluet un peu voleur sur les bords...). L'introduction ne reflète donc pas du tout l'esprit du roman.
Cependant, malgré ces défauts gênants, le livre n'est pas inintéressant non plus. Certains passages sont très bien rendus avec un suspense intense, et petit à petit l'intrigue qui paraissait simple se fait plus vaste et donne envie de connaître la suite. Notamment car celle-ci se trouve (en partie) relancée une fois passée la moitié du roman...
De plus, l'idée de la création d'une petite unité composée de condamnés à mort prêts à tout n'était pas mal non plus. Les relations au sein du groupe sont retranscrites avec pertinence et leur métamorphose en guerriers suite à leur dur entraînement se révèle assez prenante. Pour les amateurs du genre certains passages rappelleront des moments forts des films Full metal jacket et Les Douze salopards qui reprennent un peu le même style de narration.
Au final, L'Ombre de la reine noire n'est pas un mauvais livre, même s'il ne révolutionne évidemment pas la fantasy. Il s'inscrit plutôt dans la lignée du Boucanier du roi avec une trame directrice identique et, arrivé à la fin du roman, on veut malgré tout obtenir des réponses à quelques problèmes épineux.
— Belgarion